Menaces contre les musulmans: condamné à 18 mois de probation

Jean-Philippe Normand, 18 ans, avait proposé de répliquer aux leaders de l’État islamique en demandant à son tour aux Canadiens de s’en prendre aux musulmans dans la foulée des attaques d’octobre. Le jeune homme avait été arrêté après que le maire d’Huntington, Stéphane Gendron, a vu le commentaire menaçant sur le site de TVA nouvelles et porté plainte.

Le jeune homme de L’Islet avait rapidement plaidé coupable à l’accusation d’avoir proféré des menaces à l’endroit des adeptes de l’islam en plus de s’excuser publiquement. « Je voulais m’excuser. (...) J’ai été emporté par la colère, jamais je ne ferais ça », avait-il tenu à dire.

Pas suffisant

Or, il semble que ses regrets n’ont pas suffi puisque le juge l’a condamné à une peine de 18 mois de probation ainsi qu’à 45 heures de travaux communautaires. C’est donc dire que le jeune homme aura un casier judiciaire en plus d’un suivi probatoire pendant 12 mois.

Alors que l’avocat de Jean-Philippe Normand a plaidé pour une absolution inconditionnelle, le procureur de la poursuite, François Doyon, a rappelé au juge que le « contexte actuel » demandait une peine dissuasive. « Depuis les attaques de Saint-Jean-sur-Richelieu, Ottawa, Paris avec le Charlie Hebdo, la Belgique [...], il y a beaucoup d’éléments dans l’actualité qui peuvent alimenter ce genre de comportement », a fait valoir Me Doyon.

« C’est dans l’intérêt de la société de dissuader les gens de faire ce genre de geste », a-t-il plaidé. Le juge, Jogue Lavoie, qui avait pris la cause en délibéré après les représentations sur sentence lundi a finalement opté pour une sentence même si les deux avocats étaient d’avis que le risque de récidive était inexistant dans le cas de Jean-Philippe Normand.

Possible appel

L’accusé se dit surtout déçu de la sentence en raison du casier judiciaire qui risque de lui « causer des problèmes dans son futur métier ». Jean-Philippe Normand pense donc porter la cause en appel. « On en a parlé, moi je voudrais bien, au moins pour mon casier.»

Le père du jeune homme, Michel Normand, était quant à lui furieux de la décision. « Ce n’est pas une bonne décision, on n’apprécie pas, nous autres », a-t-il protesté. « Le juge prenait sa retraite aujourd’hui, je pense qu’il ne filait pas », a-t-il poursuivi en concluant que cette histoire était derrière eux.