Michel Arsenault minimise son rôle au sein de la FTQ et du Fonds

Agence Qmi
2014-01-28 10:07:00

Lundi, la salle d’audiences de la commission s’est en effet transformée en ring de boxe. Chacun répondait coup sur coup aux attaques de l’autre. Incisive, l’avocate a tout fait pour garder le contrôle de l’interrogatoire alors que Michel Arsenault s’est contenté de répondre de manière évasive, à la limite de l’arrogance parfois, à ses questions.
Accurso, une «connaissance»
Avant même de retracer le parcours professionnel du témoin, Me LeBel a annoncé la couleur de son interrogatoire en entrant dans le vif du sujet au bout de quelques secondes seulement: «Quelle est la nature actuelle de votre relation avec Tony Accurso?» Michel Arsenault a indiqué que l’entrepreneur était «une connaissance» avec qui il avait dîné encore récemment lorsqu’il a quitté les rangs de la FTQ cet automne.
«On se voit et on partage des repas à l'occasion», a-t-il ajouté en précisant que leurs conjointes étaient «deux joueuses de piano».
En plus d’avoir séjourné sur le luxueux yacht de l’homme d’affaires, Michel Arsenault l’avait régulièrement au téléphone pour lui parler des problèmes que rencontrait le Fonds de solidarité de la FTQ en 2009, ont cependant révélé des écoutes électroniques.
«Le grand patron»

«Quand je lis dans les journaux "le grand patron de la FTQ" ça me fait rire. Quand tu présides la FTQ, t'as pas grand pouvoir», a-t-il lancé, sous l’air peu convaincu de Me LeBel.
Il a ainsi juré qu’il ne pouvait pas influencer le conseil d’administration du Fonds - qu’il présidait - afin qu’un projet obtienne ou non un financement.
«Il n’y a jamais eu de fast-track à ma connaissance», a-t-il ajouté. Pas plus pour l’ex-DG de la FTQ-Construction, Jocelyn Dupuis, qui l’a souvent sollicité. «Je n’ai poussé aucun dossier pour Dupuis et ses amis», a affirmé Michel Arsenault.
«Tous les dossiers sont passés dans la machine à saucisses», c’est-à-dire ont suivi le processus habituel, a-t-il expliqué.
Pas touche au Fonds
En fin de journée, le témoin s’est adressé à la juge en la mettant en garde contre les dégâts que ses travaux pourraient engendrer au Fonds de solidarité. «On est traité avec beaucoup de sévérité dans votre commission (...). J’en suis fier du Fonds, et si vos recommandations étaient de le démanteler, ce serait une tragédie pour l’économie du Québec», a-t-il dit.
De retour à la barre mardi matin, Michel Arsenault sera certainement interrogé sur un pot-de-vin qu’il aurait reçu pour soutenir auprès du Fonds FTQ le projet d’une entreprise de décontamination chapeautée par le caïd Raynald Desjardins.