Notaire en quête de reconnaissance
Gabriel Poirier
2021-08-03 14:15:00
Et il est fatigué « des visions arriérées de l’expérience ». Il regrette que plusieurs clients aient mis en doute sa « capacité à gérer tel ou tel éléments de tel ou tel dossier, strictement de par (son) “manque d’expérience” ».
Me Vézina est à l’emploi de Côté Taschereau Samson Demers, notaires depuis janvier dernier. Ces paroles, tirées d’une publication LinkedIn, expriment son dérangement : il considère qu’il est difficile de « “se faire prendre au sérieux” », du haut de ses deux ans de pratique.
Il invite son réseau à accorder plus de considération à la relève juridique, d’autant que des complaintes répétées de clients peuvent miner le moral.
« J'aimerais qu'on prenne un 5 secondes pour réfléchir à « sur le jeune » (...) Ce jeune qui veut progresser, mais qui se bute à des visions arriérées de l'expérience et qui voit ses compétences rabaissées au moindre courriel. Le jeune qui, perdant graduellement sa vivacité, se retrouve à se remettre en question », ajoute sa publication.
Le « jeune » notaire a obtenu une dizaine de commentaires de soutien, dont certains de vieux routiers du notariat.
Me Stéphane Bruelle, directeur général de la Chambre des notaires du Québec, lui a par exemple indiqué s’être identifié à son message.
« La réalité que vous vivez a toujours été mais elle est amplifiée en raison de la situation que connaît le marché actuel. Persistez car la profession a besoin de « jeunes » que façonneront le notariat de demain et, surtout, le public a besoin de « jeunes » comme vous mais ce public ne le sait pas encore », indique-t-il.
Même son de cloche du côté de Me Laurent Fréchette, président du comité d’attribution d’aide financière à la Chambre des notaires du Québec.
« Gardez en mémoire les motivations qui vous ont amené à devenir notaire, mettez les par écrit, de manière à ce que, dans les moments forts de votre carrière comme dans les moments de doute, vous reveniez à l’essence même de votre engagement. »
Me Vézina conclut sa publication avec quelques mots qui devraient plaire à la relève juridique.
« Si vous faites affaire avec un jeune juriste et que vous recevez un bon service, faites-le savoir. Dites-leur. Écrivez-leur. Vous n'avez pas idée du bien que ça peut faire. J'ai une enveloppe « Feel Good » dans mon bureau dans laquelle il y a les quelques mots doux que certains client m'ont écrits pour me remercier. Je la regarde chaque semaine pour me rappeler pourquoi je fais ce que je fais. »
Source : Mathieu Vézina / LinkedIn
Me Mathieu Vézina a décliné notre demande d’entretien.
Anonyme
il y a 3 ansHey le jeune enfant-roi, encaisse les mises en échecs et...relève-toi. Dans le vrai monde, tu n'auras pas de trophée pour avoir perdu comme c'était le cas pour toi à l'école ou à la maison.
Et si tu te retrouves à te remettre en question, comme tu dis, suite à de simples mots, tu n'es peut-être pas dans le bon sport.
De toute façon, le notariat est une discipline en voie de disparition.
Aussi bien de te réorienter maintenant.
Bonne chance
Anonyme
il y a 3 anscommentaire peu surprenant; au dessus de 50% des nouveaux notaires quittent la profession dans les 5 premières années de pratique
aucun salaire décent, aucune possibilité de charger des honoraires représentatifs du travail effectué, marchés traditionnels qui sont envahis par des non-praticiens, ordre professionnel qui se fiche de la profession et de ses membres
faisons face à la réalité: le notariat est une profession qui n'a plus sa raison d'être