Parachutage de la juge Quach: «dommage», dit la bâtonnière d’Abitibi

« Il s’agit, somme toute, d’un concours de circonstances ». C’est ainsi que Me Nathalie Pelletier, bâtonnière de l’Abitibi-Témiscamingue et avocate au cabinet Pelletier Martineau, voit les raisons qui ont poussé le gouvernement fédéral à choisir la juge Aline Quach. Originaire de Montréal, la juge Quach sera temporairement responsable de combler un poste vacant de juge de la Cour supérieure, à Amos en Abitibi.

Me Stéphane Lacoste, président de l’Association du Barreau canadien, section Québec, révélait hier que la ministre Jody Wilson-Raybould s’était rabattue sur une juriste de Montréal car aucun de l’Abitibi-Témiscamingue n’avait déposé sa candidature.

« Le choix de la juge Quach n’est pas du tout une mauvaise décision, déclare à ce titre Me Pelletier. Le plus important est de ne pas laisser de poste vacant, il en va de l’intérêt des justiciables », croit celle-ci.

Et pourquoi aucun juriste de la région ne s’est-il manifesté? « Le volumineux formulaire de candidature vient d’être refondu le 1er novembre dernier, explique la bâtonnière. Donc, il est fort probable que toutes les candidatures déposées avant cette date aient été exclues d’office. »

Par ailleurs, il semble que le départ subit du juge Jocelyn Geoffroy pour Trois-Rivières a pris tout le monde par surprise. Les gens n’ont peut-être pas tous eu le temps de réagir.

« C’est dommage, parce qu’il y a beaucoup de candidats de qualité dans la région, qui ont entre 20 et 25 ans d’expérience et qui ne sont que dans la cinquantaine…on espère que ceux-ci feront valoir leur intérêt lorsque la juge Quach retournera à Montréal! » ajoute Me Pelletier.

Enfin, et cela est de nature plus générale, le processus de mise en candidature n’est pas le même que celui qui a cours au provincial. En effet, on sait qu’alors que les juges de la Cour supérieure sont nommés – et payés – par le fédéral, c’est Québec qui choisit ceux de la Cour du Québec. Plusieurs décrient le système d’Ottawa, où il n’y pas d’ouverture de concours et que le Comité d’examen du Conseil de la magistrature ne rencontre pas les candidats, contrairement au processus de sélection de la Cour du Québec.