Poursuite de 155 000 $ pour un pénis mal traité

Agence Qmi
2014-06-13 13:15:00

«Cela a causé plus de conséquences sur ma vie que lorsque j’ai perdu l’usage de mes jambes», a confié hier le plaignant qui est paraplégique, ajoutant qu’il ne souhaitait pas commenter davantage la poursuite.
Malgré sa condition physique, l’homme pouvait auparavant se livrer à des ébats sexuels aussi souvent qu’il le souhaitait. Mais en juillet 2011, ses moments intimes au lit avec sa conjointe ont pris une tournure dramatique. Blessé au pénis, il a dû se rendre au centre hospitalier Le Gardeur en ambulance, indique la poursuite civile déposée cette semaine au palais de justice de Montréal.
Des années d'abstinence
Sur place, une infirmière n’aurait «fait qu’un bref examen visuel du pénis, sans y toucher». Un urologue de garde lui aurait ensuite diagnostiqué par téléphone «un traumatisme léger» du membre. L’homme serait donc retourné chez lui, sans avoir été examiné physiquement.
Malgré plusieurs tentatives, il aurait été incapable d’avoir des relations sexuelles dans les semaines qui ont suivi. C’est en consultant son urologue trois mois après son incident au lit qu’il a compris pourquoi: il souffrait d’une fracture au pénis.
La blessure était si importante qu’il a été obligé de subir une opération des plus délicates. Mais en raison de l’encombrement du système de santé, il n’a pu avoir de relations sexuelles durant deux ans, avant d’être finalement opéré.
Cette longue période d’abstinence n’aura pas été sans conséquence: l’homme dit avoir vécu un traumatisme psychologique et une «angoisse indescriptible» pendant ces longues années. Mais, pire encore, le fait d’être privé de relations sexuelles pendant tout ce temps a grandement affecté sa vie de couple. Si bien que sa conjointe a fini par le quitter, indique le document.
Un pouce en moins
Les conséquences de cette «négligence» de la part de l’Hôpital ne sont pas que morales. Le plaignant dit avoir aussi été physiquement affecté. Non seulement il doit vivre avec une «cicatrice permanente» sur le pénis, mais son membre aurait aussi perdu «environ un pouce de longueur» depuis l’opération. Une situation malheureuse qui aurait pu être évitée si l’Hôpital avait procédé à un «examen plus minutieux et approfondi», rapporte la poursuite.
«N’eût été la faute et la négligence du personnel de l’Hôpital, la fracture pénienne aurait été détectée à un stade précoce alors qu’elle était facilement traitable», peut-on lire.