Protection des données : Ottawa doit se montrer plus sévère envers les entreprises
Radio -Canada
2022-02-10 12:00:00
Plusieurs grandes entreprises ont été la cible de vols de données, dont Desjardins qui a fait 10 millions de victimes, Capital One et Equifax.
Des consommateurs téméraires, mais impuissants
Selon l'étude, plusieurs consommateurs ne font pas preuve de grande prudence en ligne et adoptent des comportements téméraires, notamment concernant la gestion de leurs identifiants.
Me Alexandre Plourde, avocat et analyste chez Option consommateurs, souligne toutefois que le pouvoir des consommateurs est assez limité en ce qui a trait à la protection de leurs données hébergées par les entreprises.
« Lorsqu’un bris de sécurité survient dans une entreprise, les données des consommateurs circulent pendant des années sur le dark net, et ils s’exposent à des vols d’identité. Ce sont les entreprises qui créent ces risques, d’où l’importance d’augmenter les sanctions », explique Me Alexandre Plourde.
Les entreprises ont déjà l'obligation légale de protéger les renseignements personnels de leurs clients avec des mesures de sécurité raisonnables.
Cependant, au cours des dernières années, le Commissariat à la protection de la vie privée a conclu que plusieurs entreprises avaient enfreint la loi. Il semble toutefois que plusieurs d'entre elles n'ont pas subi de sanction, et ont parfois même refusé d'appliquer les recommandations du Commissariat.
Québec fait figure de modèle
Option consommateurs invite d'ailleurs Ottawa à s'inspirer de ce qui se fait au Québec, où le gouvernement s'est attaqué aux enjeux de cybersécurité.
Plusieurs démarches ont été faites par le gouvernement Legault, notamment l'annonce en 2021 de la création du ministère de la Cybersécurité et du Numérique.
Québec a également déposé le projet de loi 53, qui ressert l'encadrement des agences de crédit, et le projet de loi 64, qui renforce les lois sur la protection des renseignements personnels.
Si ce dernier était adopté, cela ferait en sorte d'augmenter les sanctions pécuniaires imposées aux entreprises, qui peuvent aller jusqu'à 4 % du chiffre d'affaires annuel ou une amende de 25 millions de dollars.