Québec présente un large bouquet pour lutter contre la radicalisation

La Presse Canadienne
2015-06-11 07:00:00

Le projet de loi, qui vise les propos haineux et l'incitation à la violence, vient également sanctionner les mariages forcés et les soi-disant "crimes d'honneur".
Quant aux mesures non législatives, une soixantaine sont contenues dans le plan d'action dévoilé par la ministre de la Sécurité publique, Lise Thériault, sa collègue de l'Immigration, Kathleen Weil, et le maire de Montréal, Denis Coderre.
Les quatre grands axes du plan _ et ses objectifs _ sont de se doter de la capacité d'intervenir lorsqu'une situation présente des risques pour la sécurité, de prévenir la radicalisation, de détecter les signaux de comportements radicaux et d'améliorer l'intégration des minorités.
Bien que le plan d'action évite soigneusement de mentionner la communauté musulmane, celle-ci est clairement au coeur des préoccupations et l'imam Omar Koné, qui était présent pour cette annonce, a dit croire qu'il aurait été préférable d'aborder cette question de front.
Ainsi, par exemple, la première mesure de prévention consiste à lancer une recherche-action sur la radicalisation chez les jeunes en partenariat avec le collège Maisonneuve, celui-là même d'où étaient issus les jeunes qui ont quitté ou tenté de quitter le Québec pour aller faire le djihad en Syrie.
Un des outils au coeur de la démarche gouvernementale est le Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence, mis sur pied il y a trois mois par la Ville de Montréal et dont l'objectif est de recevoir et traiter les signalements de parents, amis ou autres qui constatent ou soupçonnent une radicalisation de leurs proches.
Québec ajoute 1 million $ au financement du Centre et annonce l'implantation d'une ligne téléphonique qui le rend accessible de partout au Québec.
La ministre Thériault a aussi annoncé la création d'une équipe intégrée de la Sûreté du Québec et du ministère de la Sécurité publique de vigie des réseaux sociaux, vecteur de recrutement et de radicalisation privilégié par les extrémistes, mais elle s'est réfugiée derrière le besoin de discrétion quant aux méthodes policières qui seront privilégiées lorsqu'elle a été invitée à expliquer comment cette équipe pourrait équilibrer la surveillance et le respect de la vie privée.