Qui est l’avocate d’Harvey Weinstein?
Mathieu Galarneau
2020-01-09 12:00:00
Quand le téléphone a sonné pour qu’elle assure la défense d’Harvey Weinstein, la « bouledogue des salles d’audience », comme l’a décrit au Chicago Magazine un collègue du nom de Stanley Stallworth, spécialisée en droit pénal a pris un pas de recul avant de dire oui. Elle se demandait ce qu’elle pourrait apporter à cette affaire.
« Quand je l’ai rencontré, la première chose que je lui ai dite c’est : "à moins que je puisse être efficace, je n’en suis pas sûre" », a-t-elle déclaré au Chicago Sun-Times.
En entrevue à CBS News, elle a soutenu que Weinstein a commis des « péchés » mais qu’« il n'est pas un violeur ». Sa stratégie vise à instaurer le doute sur l'absence de consentement des accusatrices du producteur.
« Les faits et les preuves nous sont favorables. Reste à réunir un jury juste, et à le convaincre de voir les choses telles qu'elles sont vraiment », a-t-elle ajouté.
D’autre part, la femme de 43 ans est consciente que son genre puisse jouer dans le choix des hommes de se tourner vers elle lorsqu’ils sont accusés d’agression sexuelle.
« J’ai la possibilité de faire bien plus dans une salle d’audience lors du contre-interrogatoire d’une femme que ne le ferait un homme avocat. Il peut être un excellent avocat, mais s’il s’en prend à cette femme avec le même venin que moi, il a l’air d’un tyran. »
Diplômée du Chicago-Kent College of law, elle pratique depuis une quinzaine d’années.
Elle est par contre critiquée pour ses positions anti-#MeToo.
« Si vous ne voulez pas être une victime, ne montez pas dans la chambre d'hôtel », avait-elle dit au Wall Street Journal.
« Je me sens frustrée quand j'entends ces femmes dire qu'elles n'ont pas eu le choix. En réalité, vous aviez le choix, et vous avez fait un choix (...). Les gens ont le droit de tenter leur chance, et vous avez le droit de dire non merci », avait-elle déclaré une autre fois à CBS News.