Qui fait quoi?

Emeline Magnier
2013-12-04 13:15:00

«Nous avons des agents de ressources professionnelles en plus de notre personnel, qui gèrent les ressources humaines. Une partie de leur rôle est d'aider nos groupes de pratique dans la répartition du travail», a expliqué au Law Times Me Paul Boniferro, leader national des secteurs de pratique et capital humain.
Un chef des ressources, avocat non pratiquant, dirige une équipe de trois directeurs des ressources professionnelles régionales, basés à Montréal, Toronto et dans l'ouest du Canada.
Projets pilotes
Des sondages réalisés par McCarthy au cours des quatre dernières années auraient révélé qu'une charge de travail répartie de manière équitable est l'un des moteurs principaux de l'engagement des collaborateurs.
«Nous avons coordonné des projets pilotes, qui ont permis d'établir que ce qui est valable pour les avocats du groupe de litige à Calgary n'est pas forcément applicable à ceux de Montréal», poursuit Me Boniferro.

Le groupe de droit fiscal expérimente actuellement un projet d'attribution du travail en ligne: chaque collaborateur y mentionne ses intérêts, son taux horaire et sa disponibilité, et les associés consultent ces informations avant de procéder à l'attribution des dossiers.
Chez Borden Ladner Gervais, c'est un système de mentorat qui supporte la gestion de la répartition du travail.
«Les collaborateurs rencontrent leur mentor, qui travaille à trouver les bonnes opportunités pour eux», explique Me Norman Letalik, associé et directeur général pour l'excellence professionnelle chez BLG.
D'après lui, ce mode de fonctionnement permet d'éviter certaines difficultés qui peuvent survenir quand des personnes non-juristes se voient attribuer cette fonction.
Gestion électronique

«Quand un associé veut confier un travail à un collaborateur, il peut faire une recherche électronique par domaine de pratique, expertise et niveau d'ancienneté, ce qui évite de passer dix coups de fil», explique Me Terry Burgoyne, associé au bureau de Toronto.
Il se montre pour sa part perplexe quant au recours aux gestionnaires de ressources professionnelles. «Si quelqu'un d'autre prévoit la charge de travail d'un collaborateur et s'il n'est pas entraîné à le faire par lui-même, cela peut poser des difficultés quand survient un problème dans le cadre de la collaboration avec le client.»
Malgré tout, la tendance au recours à des gestionnaires de ressources professionnelles serait irréversible. «Comme nous sommes plus efficaces avec une direction de projet juridique et plus systémique dans la façon de faire les choses, ces systèmes ont d'autant plus de sens. Les associés auront de moins en moins de motifs pour imposer leur volonté dans le processus de répartition», conclut Me Letalik.