Quoi de neuf en fusions-acquisitions?
Sonia Semere
2023-12-04 14:15:00
Elle concentre sa pratique sur les transactions commerciales relatives aux fusions et acquisitions, à la réorganisation d’entreprises privées, au capital de risque, au financement en équité et aux coentreprises.
« Ce que je peux vous dire, c'est que c'est vrai qu'on est loin des chiffres records qu'on a vu en termes de volume de transactions, surtout en 2021, mais on est quand même occupés », confie Kadiatou Sow à Droit-inc.
« On est dans un contexte où il y a beaucoup de frilosité de manière générale », poursuit-elle.
Et pour cause, selon elle, la conjoncture économique fait qu’il y a beaucoup d’entreprises qui ne sont pas assez mûres pour être achetées.
Les acquéreurs et les investisseurs sont exigeants au niveau de leur vérification diligente tant au niveau financier qu'au niveau opérationnel. Par conséquent, ils vont être plus regardants avant de passer à la clôture d'une transaction.
« Nous, on va faire la vérification diligente légale. Puis on les navigue sur l'enjeu en question. Est-ce que c'est quelque chose qui peut se régler ? Est-ce que c'est un risque qui est compliqué ? », explique l’associée.
Parmi les facteurs qui expliquent le ralentissement majeur, elle mentionne les coûts d'emprunt. Ces derniers mois, il y a eu une fulgurante hausse des taux d'intérêt.
Malgré tout, le cabinet a réalisé de nombreuses transactions en 2023 dont notamment plusieurs acquisitions stratégiques.
« Ce qui est intéressant à noter, c'est que justement, en période de difficulté, les entreprises vont se réinventer ».
En effet, un des axes de croissance que vont prendre certaines entreprises qui s'en sortent bien, « c'est d'avaler les plus petites », souligne Kadiatou Sow.
L’associée confie également avoir beaucoup travaillé sur des fusions-acquisitions qui découlaient d'opérations de restructuration.
Il s’agit des plans d'arrangement approuvés par des tribunaux pour des entreprises en difficulté qui ont donné lieu à des acquisitions d'actifs.
Cela a notamment donné lieu à la transaction d’Uni-Select qui s'est faite pour 2,8 milliards de dollars, pour laquelle le cabinet Fasken a agi.
Quid des perspectives pour 2024? Kadiatou Sow espère que les incertitudes vont se dissiper afin que les entreprises aient une meilleure clarté.
L’associée se veut avant tout optimiste. « Si on regarde notamment le fait qu'il y ait moins d'investissements présentement, cela signifie que les investisseurs qui sont plutôt frileux sont assis sur beaucoup de capitaux qui vont éventuellement être prêts à être déployés dans le marché pour faire des transactions ».