Quoi de neuf en litige?
Sonia Semere
2023-10-31 13:15:00
Kateri-Anne Grenier, co-leader du secteur à Québec, possède une expertise de pointe dans le domaine des litiges commerciaux, notamment en matière de contrats de construction et de responsabilité.
Pour sa part, Annie Bernard, co-leader du groupe de pratique à Montréal, est axée sur une vaste gamme d'affaires, notamment dans les secteurs de la construction et des actions collectives.
Dans sa pratique quotidienne, la co-leader du secteur à Montréal confie à Droit-inc qu’il y a toujours autant de réclamations dans le cadre de chantiers de construction.
« Il y a constamment de nouveaux projets qui voient le jour, on est donc sollicités pour rédiger des contrats ou réviser des contrats pour ces projets ».
L’associée relève également les changements législatifs qu’il y a eu au cours des derniers mois concernant l'autorité des marchés publics. De quoi entraîner d’importantes mises à jour à mettre en place pour leurs clients qui doivent faire l’objet d’examens d’intégrité.
Pour les deux associées du cabinet Fasken, il est clair que les avocats en litige font face à de nouveaux défis présentement.
Préparer la relève
Parmi les enjeux majeurs figure la formation de la relève. Selon Kateri-Anne Grenier, depuis la pandémie mondiale, son groupe de pratique a vraiment ressenti la nécessité de faire de la rétention des jeunes avocats, une problématique centrale.
« Malgré au départ une certaine précarité financière qui se pointait et la fermeture des palais de justice, on a vraiment choisi de garder les gens qui étaient au cabinet», souligne l’associée.
« Il faut absolument, pour la pérennité du cabinet, qu'il y ait des jeunes associés et des jeunes avocats qui prennent la relève de pratiques de spécialité ».
Pour cela, il faut les mettre en confiance en ayant recours à l’encadrement et à la formation.
« Quand un jeune se pose des questions dans le cadre de sa pratique ou n'importe quelle autre question, la porte est toujours ouverte», confie Annie Bernard.
Autre défi de taille : les avocats doivent composer avec un système judiciaire qui fait lui-même face à certains défis.
Et pour cause, les délais des procédures judiciaires se montrent, de plus en plus, longs.
Par conséquent, les parties préfèrent parfois régler leurs dossiers avant d'aller à la cour, mentionne Annie Bernard. « Les occasions d'aller à la cour sont moins fréquentes que lorsque j’ai commencé à pratiquer ».
Et l’associée d’ajouter « C'est important pour nos clients d'être conscients de cette réalité-là et qu’on soit là pour les accompagner là-dedans en trouvant des méthodes alternatives, comme l’arbitrage, pour régler leurs différends ».
Concernant l'intérêt des avocats juniors pour ce domaine de pratique, les deux associées reconnaissent que l’engouement se veut, de plus en plus, important.
« Dans les dernières années, on a non seulement gardé nos jeunes, mais on a pris de l'expansion. Il y a eu beaucoup d'embauches, de nos stagiaires justement, donc ça démontre qu'on est vraiment en croissance ».