Radiée du Barreau pour quérulence

Agence Qmi
2014-04-02 15:00:00

Sylvie Hébert était avocate en 2008 et 2009, lorsqu’elle avait décidé de se représenter elle-même dans une affaire d’héritage. Mais elle ne s’était pas attirée les faveurs du tribunal en multipliant les requêtes abusives et non-fondées.
Exacerbée par l’attitude de ce membre du Barreau, la Cour supérieure l’avait finalement étiquetée «plaideuse vexatoire», l’empêchant ainsi de déposer des poursuites sans autorisations préalables du tribunal.
Ses problèmes ne s’étaient toutefois pas arrêtés là puisqu’une plainte avait été déposée au Barreau pour avoir agi «de façon dérogatoire à l’honneur et à la dignité de la profession».
La plainte avait été retenue et la sanction est finalement arrivée, il y a une dizaine de jours. Sylvie Hébert ne pourra plus pratiquer le droit, et ce pour les deux prochaines années.
«Elle a abusé du système judiciaire en taxant indûment le Tribunal de plusieurs jours d’audience, indique le Conseil de discipline du Barreau dans son jugement. (Sa) conduite porte ainsi ombrage à l’ensemble de la profession.»
Elle conteste
Malgré l’accusation du Barreau, Mme Hébert ne semble pas avoir réalisé les torts commis.
Car lors de l’audition sur sanction, elle avait apporté de la nombreuse documentation pour contester le fait qu’elle avait été déclarée quérulente. Elle avait ainsi tenté de justifier une nouvelle fois sa conduite, tout en ajoutant qu’elle avait été confrontée à un juge partial.
«Manifestement, l’intimée ne semble pas encore comprendre que sa conduite professionnelle (…) était contraire à ses obligations déontologiques», déplorent les membres du Conseil de discipline.
Le Conseil a toutefois noté que l’avocate radiée avait collaboré à l’enquête du syndic. Et elle avait reconnu qu’au lieu de multiplier les requêtes dans son affaire d’héritage, elle aurait dû accepter le règlement à l’amiable ou du moins faire des efforts pour en arriver à une solution.
«Si c’était à refaire, c’est ce que je ferais » , avait- elle dit devant son ordre professionnel.
Pour lire la décision sur culpabilité et la décision sur sanction, cliquez ici.