Un agent d’immigration condamné pour extorsion sexuelle

Un ancien agent des Services frontaliers du Canada est condamné à la prison pour agression sexuelle, extorsion et bris de confiance.

Carie Dexter Willis, 58 ans, de Pierrefonds au Québec, écope d’une peine de six ans d’emprisonnement.

Dans le cadre de ses fonctions d’agent d’immigration, Willis s’était vu confier le dossier d’une femme du Nigeria menacée d'être expulsée du Canada. Il a offert à celle-ci de régler son dossier à sa faveur si elle avait des relations sexuelles avec lui.

Il a délibérément et à répétition abusé de son autorité, a indiqué la juge Suzanne Hood, de la Cour suprême de la Nouvelle-Écosse, jeudi. Le tribunal estime que la victime, qui était âgée de 26 ans, ne pouvait repousser les propositions de l’accusé, en raison du pouvoir qu’il détenait sur elle et sur son avenir.

La femme, dont l’identité est gardée confidentielle, était venue au Canada pour étudier à l’Université Dalhousie d’Halifax, mais quitter l’université lui a fait perdre son statut d’étudiante.

Elle a fait une demande de statut de réfugiée, qui a été refusée. C’est ce qui a déclenché une procédure d’expulsion.

En position d'autorité

Pour discuter du dossier, l’agent des services frontaliers Carie Willis a proposé à la femme de la rencontrer à son appartement, plutôt que sur son lieu de travail, sous prétexte de ne pas nuire à l’emploi qu’elle occupait.

Chez elle, lorsque la femme lui a dit que de demeurer au Canada était son désir, Willis a rétorqué : Montre-moi à quel point tu veux cela. C’est ensuite qu’ils ont eu une relation sexuelle.

Plus tard, Willis a dit à la jeune femme : Il semble que tu vas rester au Canada longtemps.

À partir de cette première rencontre, Willis visitait la femme une ou deux fois par semaine, pour chaque fois avoir des rapports sexuels.

Inscrit au registre des délinquants sexuels

La procureure de la Couronne, Cheryl Schurman, a refusé de spécifier si la victime avait été expulsée ou si elle vivait aujourd’hui au Canada. Le crime s’est produit en 2003, mais a été dénoncé en 2014. Willis avait été arrêté à Montréal en avril 2016.

En plus de sa sentence d’emprisonnement, Carie Dexter Willis se voit interdire de posséder une arme. Il sera inscrit au registre national des délinquants sexuels et devra soumettre un échantillon d’ADN à cette fin.