Un premier Canadien coupable d’avoir voulu participer à des activités terroristes
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Radio -Canada
2017-06-19 16:00:00
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Dans une décision de seulement 15 pages, le juge Serge Delisle a estimé notamment que le témoignage qu'a livré Habib contenait des contradictions qui minaient sa crédibilité. Il n'est pas le père prêt à tout pour sauver sa famille qu'a tenté de dépeindre la défense à son procès, mais plutôt un aspirant terroriste, comme le disait la Couronne, conclut ainsi la Cour du Québec.
En mars dernier, le juge avait déclaré admissibles en preuve les déclarations faites par Ismaël Habib dans le cadre d’une opération de type « Mr Big » menée par la GRC, où des policiers se faisaient passer pour des criminels et faisaient semblant de recruter le suspect, afin de gagner sa confiance et de lui soutirer des aveux.
L'accusation relativement nouvelle avait été ajoutée au Code criminel en 2013 et prévoit une peine maximale de 10 ans de prison.
La Couronne accusait M. Habib d'avoir tenté de quitter le Canada pour se joindre à Daech (le groupe armé État islamique) en Syrie.
Les procureurs ont démontré que le jeune homme avait confié deux fois en 2016 à des agents infiltrés de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) qu'il voulait se rendre en Syrie pour participer aux activités de Daech.
L'avocat de M. Habib, Me Charles Montpetit, plaidait de son côté que les autorités l'avaient contraint à faire ces aveux alors que l'accusé voulait seulement aller rejoindre sa femme et ses enfants quelque part au Moyen-Orient.
En mai, Ismaël Habib avait déjà été déclaré coupable d'un autre chef d'accusation dans cette affaire: celui d'avoir fourni de fausses informations pour obtenir un passeport.
L'homme a été arrêté et accusé par la GRC en février 2016.