Un tribunal entend deux victimes alléguées… un an avant le procès
Didier Bert
2024-12-19 10:30:08
Deux victimes alléguées sont entendues par la Cour supérieure bien avant le début du procès. Inédit?
Il n'est pas courant qu'un procès en action collective entende par anticipation des victimes présumées.
Pourtant, c'est bien ce qu'a décidé le juge Sylvain Provencher de la Cour supérieure. Il permet à deux victimes alléguées de relater des agressions sexuelles qu’elles ont subi, et ce, un an avant le début d'un procès en action collective contre l'Archidiocèse de Sherbrooke.
Les avocats du cabinet Arsenault Dufresne Wee ont été autorisés à présenter l’interrogatoire ad futuram memoriam de ces deux victimes présumées de l’abbé Roger Côté, rapporte La Voix de l’Est.
C’est parce qu’elle est mourante que la victime connue sous l’initiale « E. » est autorisée à exposer ses allégations envers l’ancien curé de la paroisse Saint-Charles-Garnier de Sherbrooke. Devant la Cour supérieure, « E. » a relaté avoir subi près de 300 agressions sexuelles entre l’âge de 10 et de 12 ans.
La deuxième victime qui doit être entendue est une personne âgée de 101 ans. Compte-tenu de son âge avancé, elle aussi pourra raconter au mois de janvier les agressions qu'elle a subies.
Au total, les membres de l’Archidiocèse de Sherbrooke auraient fait une centaine de victimes depuis l’année 1940.
C'est le premier procès en action collective à se tenir au Québec pour des agressions sexuelles commises par des religieux. Les autres actions collectives similaires se sont conclues par des ententes.