Une action collective au nom des Inuits autorisée
Sonia Semere
2022-12-20 10:15:00
Raven Gordon-Kawapit affirme, pour sa part, avoir été victime de quatre crimes contre la personne entre 2001 et 2015.
Il est représenté dans le litige par Mes Victor Chauvelot et Louis-Nicholas Coupal, de Coupal Chauvelot Avocats.
Mes Thi Hong Lien Trinh et Marie-Hélène Hébert, de Bernard Roy (Justice-Québec) représentent Québec.
En théorie, lorsque des crimes contre la personne sont commis, les victimes peuvent demander de l’aide à l’État en vertu de la Loi sur l’indemnisation des victimes d’actes criminels. Si la demande est acceptée, elles peuvent recevoir des soins en psychothérapie ou en physiothérapie.
Dans son cas personnel, Raven Gordon-Kawapit affirme n’avoir jamais pu bénéficier d’une telle aide ni même avoir été informée de l’existence du régime d’indemnisation.
Celle-ci avance que la majorité des victimes d’actes criminels au Nunavik n’ont pas eu d’aide. L’État n’aurait ainsi versé, entre 2013 et 2020, que 86 indemnités alors que 40 868 crimes contre la personne ont été commis sur ce territoire.
Tout l’objet de la demande porte ainsi sur la non-utilisation du régime public d'indemnisation.
La demanderesse déplore le fait que l'État québécois, bien conscient depuis des années de la situation des victimes d'actes criminels au Nunavik, ne fasse rien pour y remédier.
Elle associe cette inaction « à de la négligence grave et intentionnelle qui porte atteinte aux droits et libertés fondamentaux et à l'égalité des membres du groupe ».
Celle-ci réclame 10 000 $ à titre de dommages punitifs et 1000 $ par crime en dommages moraux pour chaque victime. La suite des procédures judiciaires se déroulera au cours de l’année 2023 au palais de justice de Montréal.