Une avocate dans l’embarras après avoir cité ChatGPT en cour!
Marie-ève Buisson
2024-02-02 14:15:19
Une avocate risque des sanctions disciplinaires pour avoir cité une affaire inexistante générée par l'intelligence artificielle…
L’avocate new-yorkaise Jae Lee risque des sanctions disciplinaires pour avoir utilisé ChatGPT à des fins de recherche dans le cadre d’un procès pour faute médicale, rapporte Reuters. Elle n’aurait pas vérifié que le cas qu’elle avait cité était véridique ou non.
Dans une ordonnance rendue mardi, la deuxième cour d'appel des États-Unis a renvoyé l'avocate devant son comité des griefs.
Me Lee a déclaré dans un courriel que le renvoi disciplinaire de la cour avait été une « tout une surprise pour elle » . L’avocate a même ajouté qu'elle « s’engageait à traiter cette affaire avec tout le sérieux qu'elle mérite ».
Une décision inexistante
Lors du procès en question, Me Lee a cité une décision inexistante d’un tribunal d’État concernant un médecin du Queens qui aurait bâclé un avortement.
En novembre dernier, le tribunal a ordonné à l’avocate de présenter une copie de la décision citée après avoir été incapable de trouver l’affaire. Me Lee a répondu qu’elle n’était « pas en mesure de fournir une copie de la décision ».
L'avocate a toutefois admis avoir inclus une affaire « suggérée » par ChatGPT, mais a déclaré qu'il n'y avait « ni mauvaise foi, ni volonté, ni préjudice envers la partie adverse ou le système judiciaire ».
Cette histoire est le dernier exemple en date d'un avocat ayant inclus par inadvertance de fausses citations d'affaires générées par un outil d'IA dans un dossier judiciaire. Il a été constaté que les programmes d'IA générative « hallucinent » les informations, ce qui signifie qu'ils peuvent produire un texte convaincant mais parfois incorrect.
Comme l'a noté la Cour d'appel dans une ordonnance, un nombre croissant de juges et de tribunaux émettent des ordonnances ou envisagent de nouvelles règles pour régir la manière dont les avocats peuvent utiliser les outils d'intelligence artificielle dans les affaires dont ils sont saisis.