Une avocate d'influence

On y retrouve Danielle Ferron, une avocate résidente de Candiac, associée et cochef du groupe litige au sein du cabinet Langlois Kronström Desjardins.

Il s'agit de la deuxième avocate du Québec à être reconnue au Canada en quelques jours. La semaine dernière, le Réseau des femmes exécutives a nommé Kim Thomassin parmi le Top 100 : Les Canadiennes les plus influentes.

«Ce magazine parle de l’avancement des femmes dans les différents milieux. Cette année, les responsables ont établi la liste de celles qui se sont distinguées par leur contribution dans le secteur des affaires, et plus particulièrement dans celui de la promotion de la diversité», a indiqué Mme Ferron, dont le nom figure aux côtés de 300 autres femmes qui se sont illustrées.

Dans son numéro d’hiver 2012, «Women of influence» a établi une première liste de 25 personnalités féminines, puis une seconde dans laquelle moins de dix Québécoises, dont Mme Ferron, se retrouvent.

Celle-ci ne se doutait pas un seul instant qu’elle allait faire partie des femmes sélectionnées. «On m’a annoncé la nouvelle début novembre. J’ai été surprise. C’est sûr que l’avancement des femmes me passionne et que je pose différents gestes pour y contribuer, mais je ne me doutais de rien. Je suis très fière d’avoir été choisie. Une dizaine de copies du magazine ont été envoyées à la Maison blanche pour leur dire ce que fait le Canada concernant l’avancement des femmes. Je ne sais pas si M. Obama va le lire, mais j’espère que Michelle Obama, oui!»

Plafond de verre

Durant sa carrière, Danielle Ferron a été trop souvent témoin de l’impact négatif que pouvait avoir le «plafond de verre» (de l’expression «glass ceiling») sur plusieurs femmes talentueuses. Un constat qu’elle souhaite voir reléguer au passé.

«C’est une expression qui désigne le fait que les femmes, malgré leurs compétences, ne peuvent accéder à des fonctions supérieures. Par exemple, si 65 % des finissantes universitaires en droit au Québec sont des femmes, seulement entre 35 % et 40 % d’entre elles continueront de pratiquer leur profession dix ans plus tard.»

Cette situation est suffisamment inquiétante pour que le Barreau du Québec, en collaboration avec 25 cabinets d’avocats, dont celui de Me Ferron, ait entrepris d’implanter cette année le Projet Justicia afin d’éviter le départ prématuré des femmes de la pratique privée du droit.

«La première réaction face à ce constat, c’est de dire que les femmes quittent la profession pour des raisons familiales. En réalité, elles doivent composer avec des préjugés presque inconscients des gens. On pense encore qu’une femme est une “bonne deuxième”, qu’elle est douée pour organiser des dossiers. On ne la voit pas comme étant capable d’exercer le rôle de leader. C’est difficile pour une femme de devenir associée, directrice, d’avancer dans sa carrière. Elle joue encore le rôle de second violon même si la situation s’améliore.»

Le plafond de verre commence toutefois à se fissurer du fait que les femmes qui arrivent sur le marché du travail connaissent son existence. Cet aspect est abordé lors de leur formation et les hommes prennent aussi conscience de cette réalité.

«Il y a une belle amélioration des mentalités. On réalise que la diversité est un atout. Selon des études, les entreprises qui ont des femmes qui siègent à la haute direction réussissent mieux financièrement. Ce n’est pas le fait que les femmes sont meilleures que les hommes, mais plutôt en raison de cette diversité qui permet de voir une situation de différents points de vue.»