Une ex-juge de la Cour suprême défend la charte de la laïcité

Agence Qmi
2014-02-03 11:15:00

Dans son entrevue accordée au quotidien «Le Devoir», Mme L’Heureux Dubé explique que d’ores et déjà les femmes du Québec – dont l’histoire est marquée par une «symbiose» entre l’Église et l’État — sont profondément engagées dans «une marche ardue vers l’égalité».
Plusieurs d’entre elles, selon l’ex-juge, ressentent aujourd’hui un «malaise profond» devant des «manifestations de coutumes venant d’ailleurs qui offusquent leur vision d’égalité qu’elles ont mis tant de temps et d’énergie à obtenir».
Mme L’Heureux Dubé, qui a siégé au plus haut tribunal du pays de 1987 à 2002, estime qu’un règlement interdisant notamment le port du hijab par les employés de l’État remet plutôt en cause la liberté d’expression que la liberté de religion.
Elle croit toutefois que les libertés civiles peuvent être assujetties à des limites raisonnables dans une société démocratique. «Tous les employés de l’État sont soumis à des restrictions dans leur liberté d’expression politique. En quoi une restriction similaire quant à leur liberté d’expression religieuse serait-elle différente?» a-t-elle dit.
La juriste s’oppose aux arguments présentés par le Barreau du Québec et la Commission des droits de la personne selon lesquels la nouvelle loi sera invalidée dans les tribunaux.
«Le rôle des tribunaux n’est pas de gouverner ni d’entraver les choix démocratiques que se donne une société, mais plutôt de réprimer les abus, s’il y en a, au regard des droits fondamentaux que protègent les chartes», a-t-elle affirmé.