Une soirée bénéfice dédiée au Grand Nord
Florence Tison
2020-02-20 15:00:00
La soirée, nommée Nordicité par l’organisme à but non lucratif Justice Pro Bono, était dédiée au développement des cliniques juridiques bénévoles au Nunavik, dans le grand Nord du Québec.
L’avocat et député caquiste de Chapleau Mathieu Lévesque, qui représentait la ministre de la Justice Sonia LeBel pour l’occasion, a annoncé lors du discours d’inauguration l’apport financier de 40 000 $ à Justice Pro Bono pour qu’elle poursuive son oeuvre auprès de la communauté inuite.
« Vous contribuez à amener, en collaboration avec des partenaires inuits, des services juridiques directement à la population », a félicité l’adjoint parlementaire de la ministre de la Justice.
Le montant s’ajoute aux quelque 150 000 $ que la soirée bénéfice a générés grâce à la vente de billets : plus de 200 000 $, et sans compter l’encan interactif et le tirage!
Faute de trains, plusieurs avocats de Québec se sont engouffrés dans des autobus en direction de Montréal pour assister à la soirée bénéfice.
Lors du cocktail, les juges, avocats et notaires se pressaient, verre à la main, sourire aux lèvres, près des lots de l’encan interactif et du bar à bonbons.
On pouvait miser électroniquement sur différents périples nordiques, des billets pour le spectacle d’humour de Katherine Levac, de superbes sculptures inuites, et une sélection de fines bouteilles de vin, entre autres.
L’ancienne avocate et artiste peintre Francesca Trop, qui s'inspire fortement du droit dans son art, a tenu à offrir une peinture à l’encan pour l’occasion.
« Je pense que quand on donne, tout le monde est plus heureux », glisse Francesca Trop devant son oeuvre.
« C’est très important pour moi de participer à l’aventure de la communauté juridique, témoigne l’artiste. C’est ma source d’inspiration, et c’est pour les avocats que je peins. C’est pour leur faire voir la poésie de l’environnement qu’ils ne voient plus. »
Le bâtonnier de Montréal et tout nouvel associé de Gowling Alexandre Forest était lui aussi de la partie.
« J’en fais toujours, du pro bono. Je suis secrétaire de la LNI, et c’est la seule implication que je garde à cause du bâtonnat et des trucs que je fais. Mais je reste quand même proche de tout ce qui est milieu artistique, » a confié le plus jeune bâtonnier de l’histoire de Montréal à Droit-inc avant de se diriger vers la table d’honneur.
Difficile de trouver plus de droiture qu’autour de cette table d’honneur, d’ailleurs. Y siégeaient la juge en chef de la Cour d’appel du Québec Nicole Duval Hesler, le juge en chef de la Cour supérieure du Québec Jacques Fournier, la juge en chef de la Cour du Québec Lucie Rondeau, le député et adjoint parlementaire Mathieu Lévesque, le vice-président et directeur général du projet Nuvavik Nickel André Dumais, le PDG de Desgagnés Louis-Marie Beaulieu, le président de l’Association canadienne des parajuristes Marc-André De Sève, la présidente de SOQUIJ Marie-Claude Sarrazin, et plus encore.
La juge en chef de la Cour du Québec, Lucie Rondeau, en a profité pour faire part de ses réflexions sur la justice pro bono québécoise à Droit-inc.
« Je pense que c’est l’occasion de prendre un moment d’arrêt pour réfléchir à l’importance d’organismes comme Pro Bono au sein de la communauté juridique, et aussi de se questionner au plan individuel : comment est-ce que moi, je pourrais faire pour soit soutenir cet organisme-là, ou moi-même devenir impliqué bénévolement », estime la juge en chef.
« S’impliquer dans la communauté juridique, ce n’est pas juste dans la représentation devant les tribunaux. C’est beaucoup dans la formation, dans l'enseignement, dans l’information aux citoyens », poursuit la juge Rondeau, qui a elle-même participé à un programme de formation l’Association du Barreau canadien sur la citoyenneté et les chartes à l’intention des étudiants du secondaire.
Un menu nordique pour une soirée nordique
Le repas suivait lui aussi le thème du Nord québécois. Le menu s’inspirait des traditions culinaires nordiques, et particulièrement dans l’entrée, un potage aux marrons garni de croûtons de magret séché.
« Les produits nordiques ont leur place, souligne Marie-Hélène Desjardins, gestionnaire de portfolio à l’agence vinicole Rézin, et qui élabore le menu pour la troisième année consécutive. On est allés chercher des marrons, qui poussent dans le Nord, et le croûton de magret séché, c’était pour se rappeler comment les gens des premières nations conservaient leurs aliments à l’époque : les poissons séchés, marinés, le gravlax… »
Le plat principal était un suprême de pintade avec mousseline de panais et céleri rave aux herbes, légumes braisés et jus au foie gras. Une délicate émulsion de thé du Labrador parfumait la pintade.
Les convives ont pu se rafraîchir aux vins Rézin : un Vouvray de Tania et Vincent Carême et un Navarre 2016 d’Emilio Valerio.
Quiproquo au tirage
Aussitôt 21h15 sonnés, l’encan silencieux a pris fin avec le tirage d’un voyage au Nunavik d’une valeur de 10 000 $ pour découvrir les aurores boréales. Toute la soirée, de jeunes bénévoles parcouraient la salle pour vendre des billets de tirage au prix de 40 $.
Croyant avoir gagné grâce à son billet, un avocat s’est levé avec enthousiasme pour aller réclamer le voyage. Sous les rires de la salle, il s’est aperçu qu’il avait mal lu son numéro.
C’est un notaire qui a finalement pu mettre la main sur le voyage, alors que les convives riaient encore.
Les gagnants de l’encan interactif sont allés avec joie récupérer leurs prix, et la soirée s’est terminée au bar de l’Hôtel Four Seasons deux étages plus bas.