Mandat de protection : protégez ce qui vous tient à cœur!
Edith Bouchard
2021-11-03 11:15:00
Prenons le cas de Stéphane, administrateur et actionnaire unique d’une entreprise de construction résidentielle qui engage une dizaine d’employés. Son entreprise est prospère et il y investit pratiquement tout son temps.
Il a une conjointe de fait et deux enfants mineurs. En manque de personnel, il se présente sur un chantier pour aider ses employés. Pressé, il ne prend pas toutes les mesures nécessaires pour assurer sa sécurité et voilà qu’il tombe du toit d’une maison de deux étages.
Du jour au lendemain, Stéphane a perdu une grande partie de ses aptitudes physiques et cognitives.
Heureusement, Stéphane avait signé, peu de temps auparavant, un mandat de protection nommant sa conjointe comme mandataire pour s’occuper de ses biens personnels et de sa personne et désignant son homme de confiance pour poursuivre la gestion de son entreprise.
De plus, Stéphane a eu la possibilité de prévoir des dispositions protégeant sa conjointe, ses enfants mineurs et son entreprise de même que des dispositions concernant ses volontés de fin de vie (acharnement thérapeutique, acharnement diagnostique, soins palliatifs, etc.).
En effet, depuis 1989, la loi permet à une personne d’organiser, alors qu’elle a encore toutes ses capacités cognitives, la protection de sa personne et la gestion de ses biens en prévision de son inaptitude, qu’elle soit temporaire ou permanente, partielle ou totale.
Si Stéphane n’avait pas signé de mandat de protection, il aurait été nécessaire d’ouvrir un régime de protection. Suivant cette procédure, un représentant légal (généralement un tuteur ou curateur) aurait été nommé par les personnes présentes à une assemblée de parents, d’alliés et d’amis de Stéphane, avec des pouvoirs plus ou moins limités selon le degré d’inaptitude, le tout étant sous la surveillance du Curateur public et d’un conseil de tutelle, formé habituellement de trois personnes. La procédure nécessaire pour faire reconnaître l’inaptitude d’une personne s’en trouve ainsi davantage complexifiée, tant en ce qui a trait aux coûts qu’aux délais et le représentant légal n’est pas toujours celui que la personne inapte aurait choisi.
Vous avez passé tant de temps à construire votre vie personnelle et votre vie professionnelle dans les moindres détails, alors pourquoi ne pas choisir vous-même qui est la personne la mieux placée pour prendre des décisions à votre place en contexte d’inaptitude et ainsi poursuivre ce que vous avez commencé.
Me Edith Bouchard est notaire chez Trivium. Membre de la Chambre des notaires du Québec depuis 1993, elle pratique en droit immobilier, droit de la personne et de la famille et en droit successoral. Accréditée en matière d’homologation des mandats de protection, Me Bouchard œuvre également dans le domaine des procédures non-contentieuses.
Anonyme
il y a 3 ansOn dirait un article pour le magazine "Le bel âge" !!!
Peut-on avoir un article avec plus de "beef" juridique !
Merci !