Pourquoi s’appeler encore une province?

Mathieu Jacques
2015-11-05 14:20:00

Qu’on soit fédéraliste ou souverainiste, du moment qu’on est de bonne foi, force est d’admettre que le Québec est un État et qu’en ce moment, celui-ci est membre à part entière d’une fédération. Plutôt que d’arborer le titre de province, ne serait-il pas mieux que le Québec se nomme l’État fédéré du Québec ?
Les membres constituant une fédération ou les régions d’un État ne sont nullement obligés de porter la même appellation. Il y a eu en Ukraine avant la guerre une république autonome de Crimée, alors que la plupart des autres régions de l’Ukraine se nommaient des oblasts.
Il s’agirait d’un geste d’affirmation raisonnable et logique compte tenu de la nature unique du Québec au sein de la fédération canadienne. Également, comme le Québec est un des rares États fédérés à agir activement sur la scène internationale, ce changement de nom permettrait de mieux clarifier ce que nous sommes par rapport à nos partenaires internationaux.
En effet, il est plus intéressant d’établir des partenariats avec un État fédéré qu’avec une province. Le concept de fédéralisme est largement connu et on sait que les membres des entités fédératives possèdent de hauts niveaux d’autonomie.
Néanmoins, une province est généralement fortement soumise à l’État central, et pour l’illustrer, nous n’avons qu’à penser aux provinces françaises. Le terme province ne rend pas du tout justice à ce que nous sommes dans les faits. Les gestes sont importants. Dans une ère caractérisée par l’apathie et le cynisme, on n’ose pas poser de gestes forts d’affirmation. Pourtant, le Québec n’a pas à avoir honte de ce qu’il est et son statut devrait se refléter clairement dans son nom.
De plus, ce type d’amendement constitutionnel ne nécessite en aucun cas l’accord des autres provinces, ce qui est en soi une très bonne chose. En effet, en 2001, Terre-Neuve changea de nom pour Terre-Neuve-et-Labrador et personne ne pouvait s’opposer à ce changement toponymique du moment que la province et le fédéral parvenaient à un accord. Le Québec est libre de décider la manière dont il souhaite se nommer. Il serait extrêmement difficile sur le plan politique, pour le gouvernement fédéral, voire impossible, de refuser au Québec le droit de changer son nom.
On pourrait me rétorquer que ce changement est inutile et serait un gaspillage de fonds publics. Je répondrais qu’il s’agit d’une position à courte vue. Les symboles sont importants pour tout peuple. Oui, il y a eu la conquête, oui, le chemin que nous avons parcouru ensemble au Canada n’est pas parfait, mais force tout de même l’admiration : plus de 250 ans après notre conquête, nous parlons toujours notre langue. Cessons définitivement de porter collectivement une toponymie de vaincus.
Anonyme
il y a 9 ansBon article.
INCREDULOUS
il y a 9 ansDid this guy really just use crimea and the Ukraine as an example of success?
Anonyme
il y a 9 ansDonc le gros argument est l'origine du mot province qui serait péjoratif selon l'auteur. Cependant il fait tout à fait abstraction du sens commun actuel de ce mot qui inclut (selon le Larousse):
Division administrative de nombreux pays (Belgique, Canada, Chine, etc.).
Donc un argument fondé sur une langue morte depuis des siècles plutôt que la langue vivante que nous utilisons, qui nous unie et qui est la source de notre caractère unique.
Conclusion: une autre tentative d'obtenir, du moins en partie, ce que les voteurs ont rejetés à 2 reprises. L'étapisme souverainiste est de retour.
Anonyme
il y a 9 ans"Donc le gros argument est l'origine du mot province qui serait péjoratif selon l'auteur. Cependant il fait tout à fait abstraction du sens commun actuel de ce mot qui inclut (selon le Larousse):
Division administrative de nombreux pays (Belgique, Canada, Chine, etc.)."
Les dictionnaires linguistiques font état de l'usage communément accepté. Ces ouvrages sont revus et publiés annuellement pour rendre compte des continuels changements de la langue.
C'est donc l'usage qui provoque les changements - ou justifie le statu quo - des entrées au dictionnaire, et non le contraire.
"Donc un argument fondé sur une langue morte depuis des siècles plutôt que la langue vivante que nous utilisons, qui nous unie et qui est la source de notre caractère unique."
Je ne comprends pas où vous voulez en venir. Mais quelque chose me dit que vos notions de linguistique et d'histoire de la langue sont fort limitées. Il n'y a pas de mal: c'est un site pour les juristes.
"Conclusion: une autre tentative d'obtenir, du moins en partie, ce que les voteurs ont rejetés à 2 reprises. L'étapisme souverainiste est de retour."
Vous avez voté deux fois, vous? Ça se peut fort bien, si en 1980, vous étiez citoyen canadien de 18 ans et plus et domicilié au Québec. Cela dit, la moitié des Québécois ne se sont exprimés qu'une seule fois, sinon aucune.
Et vous êtes qui, par ailleurs, pour déclarer que la question nationale est réglée ad vitam aeternam ?
C'est quoi l'idée de tout vouloir couler dans le béton tout le temps? Comme la satanée constitution qui est vue par tant de juristes comme un espèce de texte parfait et sacré tombé du ciel qui doit rester immuable jusqu'à la fin des temps?
A-t-on au moins le droit de continuer d'en discuter et d'y réfléchir, comme le fait l'auteur de ce billet?
De quoi avez-vous peur?
PS: "la langue vivante qui nous unie (sic)" à laquelle vous faites référence, c'est quoi? Le "franglais" consternant de quétainerie en vogue chez ceux qui ont passé les vingt dernières années la face plantée devant un écran? Elle n’unit personne, cette langue-là. C'est l'idiome de la honte de soi.
Anonyme
il y a 9 ans"C'est donc l'usage qui provoque les changements - ou justifie le statu quo - des entrées au dictionnaire, et non le contraire."
Justement, selon l'usage, tel que reflété au dico (pas l'exemple, la définition), le terme "province" est le bon.
"Je ne comprends pas où vous voulez en venir. Mais quelque chose me dit que vos notions de linguistique et d'histoire de la langue sont fort limitées. Il n'y a pas de mal: c'est un site pour les juristes."
Attaquer mes connaissances sans les connaître et sans fournir d'arguments n'ajoute absolument rien au débat, surtout considérant le fait que vous n'êtes probablement pas plus compétent en la matière. Quoi qu'il en soit, se fonder sur l'étymologie d'un mot plutôt que sa définition actuelle est d’un ridicule consommé. Comme vous le mentionner, c’est semblerait-il une partie de votre argument, « l’usage provoque les changements ». Faire référence à une définition qui ne s’applique plus consiste à « tout vouloir couler dans le béton tout le temps », une autre de vos doléances.
Pour le reste, je ne déclare pas la « question nationale » réglée, je voudrais juste qu’elle le soit une fois pour toutes afin que nous passions enfin à autre chose. Je vois des initiatives comme celle décrite dans le texte comme une monumentale perte de temps sur un fond d’hypocrisie phénoménale : « on a pas eu ce que nous voulions aux urnes, les gens n’ont pas voté pour cette option aux dernières élections non plus, qu'à cela ne tienne, allons-y par étape ».
De façon résumée, l'auteur plaide pour un statut distinct pour le Québec obtenu de façon unilatérale, une modification constitutionnelle sans prendre la peine d’effectivement l’amender. En bon québécois : ça ne marche pas.
De plus, l'auteur semble confondre « nation » et « état » puisqu’au niveau juridique le Québec n'a pas plus de pouvoir que n'importe quelle autre province. Ainsi, l'argument qu'il avance s'appliquerait tout aussi bien à l'Alberta par exemple sauf évidemment si on fait plutôt référence au concept de nation.
Loin de moi l'idée de vous empêcher de discuter ou de réfléchir, mais justement, si on prend la peine de publier un tel texte, encore faudrait-il accepter que des gens qui n'ont pas le même point de vue participent à la discussion également.
Finalement, votre utilisation du post-scriptum est inappropriée dans le contexte. Habituellement, je ne prendrais pas la peine de le mentionner, mais comme vous semblez prendre plaisir en votre « supériorité » en français, vous voudrez peut être effectués les vérifications d'usage de façon à pouvoir vous vautrer de votre connaissance approfondie dans un autre contexte.
Si la langue québécoise n'est pas ce qui nous unit, notre union vient d'où? Comment sommes-nous si différents des autres Canadiens? Sans la différence de la langue, le québécoise n’est pas plus différent de l'ontarien que le résident du Vermont ne l’est du Texan.
Je n'ai aucune difficulté à discuter justement, mais le mépris dont vous faites preuve pour la majorité de vos concitoyens de langue francophone est dégoûtant. En effet, vous semblez faire partie de ceux qui ont une vision idéalisée de ce que devrait être le Québec et qui refusent de voir ce qu’il est vraiment. Le pays que vous proposez de fonder est-il également fondé sur une chimère ? Je continuerai d’apprécier ma province et mon pays sans complaisance.
Anonyme
il y a 9 ans"Qu’on soit fédéraliste ou souverainiste, du moment qu’on est de bonne foi, force est d’admettre que le Québec est un État et qu’en ce moment, celui-ci est membre à part entière d’une fédération"
Je ne dis pas que j'ai raison, mais la seule façon que je puisse avoir tort est si vous êtes de mauvaise foi. hahaha
L'appelation que se donne une entité est d'importance fondamentale. Sous le coup du nationalisme, nous avons cherché à nous éloigner du mot "province" parce qu'il a été décidé par les souverainistes que c'était péjoratif.
Qu'on le veuille ou non, selon notre loi suprême le Québec est une province. Ceci changera si un jour les québécois choisissent la souveraineté, d'ici là, effectivement vous perdez votre temps. Appelle ton chat Fido, il ne commencera pas à japper pour autant.
Anonyme
il y a 9 ansUsing that same reasoning, why should Montreal then by merely named a City...
Anonyme
il y a 9 ansWords and names do matter.
So why don't we just call ourselves the Democtratic Autonomous Territory of Québec (Currently Occupying Indiginous Terrotory but Let's Gloss Over That). I admit that it's a bit long for a name but if we're going for honesty and authenticity, why not go all the way?
Anu
il y a 9 ansDoes not our founding document, the BNA act, speak of provinces?
Quebec is a province, in the country called Canada.
You may not like it, but that's reality.
Anonyme
il y a 9 ansMa mère m'a toujours dit que si j'ai rien de gentil à dire que je ne devrais rien dire. Je veux juste partager le fait que je n'avais rien à dire à compter du 1er paragraphe.
DSG
il y a 9 ansIf we are going to be so technical, the term Canada was first used by the French to designate their colony in what was then New France. Settlers in other North American colonies referred to French settlers as Canadiens, (which is why the name of the hockey can only be spelled CanadiEns, not CanadiAns). So according to that logic the province of Quebec should be renamed Canada and the rest of Canada can either find a new name or go back to using the real official name , British North America. If they opt for a new name I would suggest Commonwealth of Underachievers who elect dimwits as prime ministers.