Faut-il dévoiler ses plans de maternité ?

Pierre Arcand
2011-11-15 08:30:00
Bonjour,
Lorsque vous embauchez une femme, est-ce que la question de son désir d'enfants ou du nombre d'enfants qu'elle a peut-être déjà, se pose-t-elle ? Est-ce que les cabinets qui vous mandatent cherchent à obtenir ce genre d'informations ? Quand on est une femme, faudrait-il d'ailleurs prendre les devants et en parler ?
Merci.
Réponse
Cher lecteur ou probablement lectrice,
C’est une très bonne question, une question très délicate car il y a des règles à respecter tant au niveau de l’employeur que du recruteur. Comme vous le savez on ne peut pas faire de discrimination et nos clients en sont très conscients. Je vais prendre chacune de vos sous-questions individuellement afin de pouvoir mettre de la substance sans trop me tirer dans le pied.
À la sous-question : Est-ce que les cabinets qui vous mandatent cherchent à obtenir ce genre d'informations (si la candidate a ou désire avoir des enfants)? Je réponds non, jamais cela ne m’est arrivé qu’un client me pose la question. Ils savent que c’est délicat et évitent donc le sujet.
À la sous-question : Quand on est une femme, faudrait-il d'ailleurs prendre les devants et en parler (du fait qu’on ait ou qu’on désire avoir des enfants) ? Je réponds non, ce n’est pas à vous de prendre les devants. Il y a cependant un bémol à apporter et ce, tant pour les hommes, que pour les femmes.

La disponibilité de votre conjoint(e) entre ici en ligne de compte, s’il est très disponible ou a un horaire flexible, ce sera moins important pour vous d’aborder le sujet de votre situation familiale, simplement parce qu’elle n’aura pas d’impact sur votre disponibilité au travail. À l’opposé, si votre conjoint est toujours à l’étranger, si vous êtes dans une situation monoparentale ou en garde partagée, je crois qu’il est important de mentionner les contraintes que vous avez.
Ce qui m’amène à la sous-question : Lorsque vous embauchez une femme, est-ce que la question de son désir d'enfants/du nombre d'enfants qu'elle a peut-être déjà, se pose-t-elle ? La réponse à cette sous-question est non et oui. Il faut comprendre qu’à titre de recruteur, on ne pose jamais la question mais elle vient inévitablement sur le tapis. Lorsqu’un recruteur rencontre un candidat, il le rencontre souvent dans le cadre d’un mandat précis, mais il voudra aussi dresser un portrait complet dudit candidat afin d’être prêt à soumettre sa candidature pour un autre mandat ou un autre client.
Par conséquent nous demanderons au candidat s’il est disponible pour un poste nécessitant des déplacements, quel est son rythme de travail (des semaines de 35 heures ou 60 ?), quel type d’emploi il recherche etc…
Nous désirons être certains que nous plaçons le candidat à un poste où il sera heureux, pas par pure altruisme mais parce que c’est la meilleure façon de rendre notre client heureux. Un candidat heureux dans ses nouvelles fonctions rendra habituellement notre client heureux, et par le fait même, notre banquier…
Il nous faut donc un maximum d’informations sur les candidats, comme sur notre client et sur le poste à combler et cela, afin d’arriver à trouver la chimie parfaite. On voudra savoir ce que le client ou le poste à combler exigera vraiment du candidat et également ce que le candidat est prêt à offrir sans hypothéquer les autres aspects de sa vie. Comme mentionner précédemment, le fait d’avoir ou vouloir des enfants ne sera pas analysé de la même façon si le candidat nous dit que son conjoint s’occupe principalement des enfants, ou que ce dernier est membre des forces armées déployées à l’étranger.
En conclusion, je dirais qu’il faut cesser de voir le désir ou le fait d’avoir des enfants, comme un obstacle. Il s’agit plutôt d’un choix. Et un choix implique toujours le fait de privilégier une chose au détriment d’une autre.
Je ne dis pas que vous devez sacrifier votre carrière pour avoir des enfants, que vous soyez un homme ou une femme. Toutefois, il est utopique de croire que vous pourrez avoir le même rythme au travail (comme dans tous les autres aspects de votre vie) lorsque vous devrez consacrer 20 heures par semaine à votre enfant, qu'une personne qui choisit de se consacrer uniquement à son travail pour les 15 prochaines années… Qui sera le plus heureux au final ? La partie sera probablement nulle si chacun a fait un choix éclairé, un choix basé sur ce à quoi il aspire, et non sur ce que la société lui dit de faire.
J’espère vous avoir aidé et vous souhaite une bonne semaine,
Pierre Arcand
La Question au Recruteur
Chaque semaine, le recruteur juridique Me Pierre Arcand répond à une question posée par vous, chers lecteurs.
La Question au Recruteur de la semaine est choisie parmi toutes celles reçues sur le site. Toutes les questions sont bonnes pour autant qu’elles concernent votre carrière de juriste.
Sur l'auteur
Pierre Arcand s'est spécialisé en recrutement juridique après avoir pratiqué le droit pendant une douzaine d'années. Ayant été associé au sein de cabinets boutiques ainsi que d'un important cabinet de Montréal, il connaît bien la communauté juridique et les enjeux reliés à la pratique du droit tant en cabinet qu'en entreprise. Arcand et Associés, une entreprise spécialisée dans le recrutement de cadres et de professionnels, a été fondée en 1999. Pierre Arcand et son équipe apporte un soutien professionnel tant aux entreprises qu'aux cabinets qui cherchent à recruter les meilleurs candidats disponibles.
DSG
il y a 13 ansIt’s not permissible anymore. The last thing you want is some irrational chick lodging a complaint against you for having asked that question. Then you’ll have to hear it from your wife for years to come.
Here’s a trick: hire ugly broads. They don’t get pregnant as often (at least they shouldn’t).
Anonyme
il y a 13 ansJ'ai peine à croire que ce débat soit encore d'actualité. Avoir un enfant ne constitue aucunement un obstacle à sa carrière. Biensûr, il faut faire les choix qui s'imposent et faire quelques sacrifices sur le plan personnel, mais cela ne constitue pas un obstacle. Pourquoi cette question vise seulement les femmes? En raison du congé de maternité? Personne ne viendra me faire croire qu'un congé de 8 mois (voire 1 an) peut saboter une carrière.
Anonyme
il y a 13 ans... c'est une blague ? Je me demande dans quel monde vous évoluez pour douter du fait qu'être mère représente un défi pour une avocate qui a à coeur sa carrière. Huit mois, c'est énorme.
Anonyme
il y a 13 ans> ... c'est une blague ? Je me demande dans quel monde vous évoluez pour douter du fait qu'être mère représente un défi pour une avocate qui a à coeur sa carrière. Huit mois, c'est énorme.
Huit mois sur une carrière de 35 ans? Vraiment? Cela ne changera absolument rien. Il faut arrêter d'effrayer les femmes (et les hommes) avec de telles stupidités. Dans la mesure du possile, il suffit de bien ficeler son plan de carrière et de faire preuce d'organisayion et de créativité lors de son retour.
Anonyme
il y a 13 ans> > ... c'est une blague ? Je me demande dans quel monde vous évoluez pour douter du fait qu'être mère représente un défi pour une avocate qui a à coeur sa carrière. Huit mois, c'est énorme.
>
> Huit mois sur une carrière de 35 ans? Vraiment? Cela ne changera absolument rien. Il faut arrêter d'effrayer les femmes (et les hommes) avec de telles stupidités. Dans la mesure du possile, il suffit de bien ficeler son plan de carrière et de faire preuce d'organisayion et de créativité lors de son retour.
Tout dépend du moment où l'annonce est faite. Ça peut avoir un impact considérable.
Anonyme
il y a 13 ans> > > ... c'est une blague ? Je me demande dans quel monde vous évoluez pour douter du fait qu'être mère représente un défi pour une avocate qui a à coeur sa carrière. Huit mois, c'est énorme.
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> > Huit mois sur une carrière de 35 ans? Vraiment? Cela ne changera absolument rien. Il faut arrêter d'effrayer les femmes (et les hommes) avec de telles stupidités. Dans la mesure du possile, il suffit de bien ficeler son plan de carrière et de faire preuce d'organisayion et de créativité lors de son retour.
>
> Tout dépend du moment où l'annonce est faite. Ça peut avoir un impact considérable.
Comme quoi? Repousser l'accession au partnership ou à une promotion d'une année? Cela fera-t-il vraiment une diiférence? Cessez de voir les choses sur un terme d'une année ou deux, vous obtiendrez de biens meilleurs résultats en planifiant à long terme.
Anonyme
il y a 13 ansCertains cabinets prévoyant se renseignent sur cette question dès la course au stage. Ils usent également de moyens indirect, afin d'éviter le risque de plainte.