Avocat dans un fauteuil
Agence Qmi
2012-01-09 15:00:00
Devant les juges, il plaide tout ce qui a trait aux lois fédérales : taxes d’accise, assurance-chômage, droits d’auteur, etc.
« Mon plus bel exploit à ce jour, c’est d’avoir réussi mon Barreau du premier coup. Pour pratiquer la profession, ça prend une bonne tête, les jambes sont relatives », raconte-t-il.
Un banal accident a complètement chaviré sa vie, le 3 juillet 1991. Comme il le raconte dans son livre ''La rage de vivre'' publié en 2009 et qui a franchi le cap des 1500 exemplaires, Érick Bouchard avait le pressentiment depuis quelques mois qu’il allait lui arriver quelque chose de très grave.
Il était convaincu qu’il serait victime d’un accident de la route et qu’il finirait ses jours en fauteuil roulant. Ce pressentiment, qu’il a partagé avec plusieurs membres de son entourage, a fini par l’obséder.
Pour une araignée
Dans l’après-midi du 3 juillet, en traversant un buisson très dense derrière le chalet de son beau-père, une toile d’araignée s’est collée à sa figure, une toile suffisamment grande pour qu’il puisse avoir de la difficulté à ouvrir les yeux. Il sentait l’araignée marcher sur son cuir chevelu.
La seule solution qui lui vint à l’esprit fut de courir vers le lac et d’y plonger la tête. À cet endroit, il y avait environ 60 cm (2 pi) d’eau et Érick Bouchard connaissait assez bien les lieux pour ne pas ignorer cette donnée importante.
« Je suis arrivé trop vite et ma tête est allée frapper le fond. Ça a fait ‘’tlock’’. J’entends encore résonner le bruit. Je savais que j’étais paralysé, car je n’étais plus capable de bouger. »
Le jeune homme a eu la moelle épinière sectionnée à la hauteur de la cinquième vertèbre. Il a séjourné à l’Institut de réadaptation en déficience physique de Québec pendant un long moment où il s’est surpassé pour développer le maximum d’autonomie.
Érick Bouchard est paralysé des orteils jusqu’au bas des épaules. Il réussit néanmoins à bouger ses poignets, ce qui lui permet de conduire sa voiture.
« Chaque geste que je fais, c’est toujours un peu plus compliqué. Ça fait partie de ma vie », a-t-il dit.
Il rêve du jour où la médecine pourra « réparer » les blessés médullaires comme lui. S’il pouvait retrouver l’usage de ses jambes, il partirait découvrir le monde avec un sac à dos. Relever des défis, c’est ce qui le tient en vie. Il aimerait un jour tenter sa chance dans l’arène politique.