Est-il le nouveau Jeune super plaideur ?
Delphine Jung
2017-06-01 15:00:00
Sherbrooke cumule les honneurs...
Et ça fonctionne, puisqu’il a remporté à deux reprises, en binôme, la Coupe « Face à face », qui oppose des étudiants en droit du Québec. Il a participé au concours Huber, dans le Vermont, au World debating championship aux Pays-Bas et au North american debating championship. « Ted Cruz l’a gagné en 1992 », précise-t-il avec un brin de fierté.
À son palmarès, s’ajoute aussi des victoires à la Coupe Édouard-Montpetit, la Coupe Laurier et la Coupe HEC. Sa dernière victoire en date est celle du Championnat du monde de débat francophone qui s’est tenu du 18 au 24 mai, à Paris.
« Je lève la main et j’expose mon opinion »
Simon Bouthillier est un plaideur dans l’âme. Ou du moins un orateur. Et il n’hésite pas à le faire valoir en interrompant parfois ses professeurs de l’Université de Sherbrooke en plein cours. « Je lève la main et j’expose mon opinion », dit-il.
Cet étudiant en droit-MBA est pourtant issu d’une famille « discrète ». Son goût pour le débat, il l’a développé au Cégep... où il a aussi remporté un débat. « Je trouvais déjà que c’était le meilleur moyen d’en apprendre sur le monde qui nous entoure, l’exercice intellectuel m’intéressait », explique le jeune de 22 ans originaire de Montréal.
En cinquième secondaire, il participe à son premier concours d’art oratoire. Il doit faire un discours de cinq minutes sur le thème de la réussite. Puis, avec son ami Djavan Habel-Thurton, étudiant aujourd’hui en commerce à l’Université McGill, il gagne le débat du Cégep Brébeuf.
Inspiré par son oncle avocat, « un homme à la forte personnalité qui a des choses à dire » et par les prestations oratoires d’Olivier Beaubien, un étudiant en droit de l’Université McGill, lors de simulation parlementaire à l’assemblée nationale, Simon continue sur sa lancée.
Des qualités qui se cultivent
Sa victoire au Championnat du monde de débat en est le point d’orgue. « Cette compétition m’a beaucoup marqué car les participants venaient de partout et c’était le tournoi le plus long auquel j’ai été », raconte-t-il. Il a pu se rendre compte des différentes perspectives qu’ont les Français et les Québécois sur des sujets comme la religion ou la philosophie. « Au Québec, nous sommes très axés sur les droits individuels, tandis que les Français ont une vision plus collective des droits », détaille-t-il.
C’est être dans cette bulle, où aucun sujet n’est tabou, où l’on « peut discuter de n’importe quoi avec des gens qui ont leur propre culture, leurs propres valeurs », qui anime le jeune étudiant. D’un caractère curieux, plutôt que de rester dans sa ville natale, c’est aussi pour cela qu’il a préféré voir de nouveaux horizons et s’exiler vers la capitale de l’Estrie.
Mais il concède humblement que ses qualités d’orateur ne sont pas innées. « C’est clairement quelque chose qui s’apprend, qui s’entretient. Je parle avec beaucoup de monde, j’apprends des gens, je lis les journaux, particulièrement ''The Economist'', chaque semaine ».
C’est d’ailleurs dans cette optique d’apprentissage que Simon a décidé de créer un club de débat à l’Université de Sherbrooke.
Futur grand plaideur, homme politique ou d’affaires, il ne sait pas encore de quoi son avenir sera fait. Peut-être en aura-t-il une plus claire idée après son stage du Barreau qu’il effectuera chez McCarthy Tétrault… en 2019.
Me Korben Dallas
il y a 7 ansProps pour l'ascot, Donald Sutherland serait fier de toi
Karim Renno
il y a 7 ansLe parcours de M. Bouthillier est vraiment impressionnant. C'est un vrai jeune super plaideur, de sorte que je lui cède avec plaisir le titre (d'autant plus que je ne suis plus jeune et n'ai jamais été super!).
Félicitations M. Bouthillier, vous faites honneur à la faculté de droit de l'Université de Sherbrooke.
Bonne journée,
Karim