Portrait

Obsédée par un rêve : devenir avocate!

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Diane Poupeau

2019-03-29 15:00:00

Hygiéniste dentaire depuis 6 ans, un cabinet réalise son voeu le plus cher et l’embauche comme étudiante en droit! Portrait d'une battante.
Clohée Nadeau-Poulin a un parcours atypique qui l’a menée jusqu’à son rêve.
Clohée Nadeau-Poulin a un parcours atypique qui l’a menée jusqu’à son rêve.
Dans le milieu juridique, il y a les parcours traditionnels, et il y a les autres… Clohée Nadeau-Poulin fait incontestablement partie des autres.

« Je viens d'une petite région en campagne et là-bas, les formations universitaires ne sont pas vraiment prisées », prévient-elle d'entrée de jeu.

Très tôt, la jeune femme originaire de Sainte-Croix, près de Québec, est intéressée par le droit. Un intérêt qui trouve sa source au plus près d'elle.

« Ma soeur est trisomique. J'ai toujours vu mes parents se battre pour ses droits. Ils ont tout fait pour qu'elle ait le droit de fréquenter l'école publique, qu'elle ait des soins de santé adaptés à sa condition ». C'est notamment de ce sentiment d'injustice qu'émerge son désir de justice.

L'envie est confirmée en secondaire 2 lors de la simulation d'un procès. « Nous sommes allés en cour et nous avions chacun un rôle. Moi, j'étais avocate, et c'est la première fois que je me suis sentie à ma place », se souvient-elle.

La jeune femme, qui hésite entre le droit et le milieu de la santé, s'intéresse au diplôme « Droit et politiques de la santé » proposé par l'Université de Sherbrooke. « La conseillère en orientation m'avait dit de commencer par la technique juridique car ce sont les gens très intelligents qui font du droit... ».

Hantée par le droit

Un vrai parcours du combattant!
Un vrai parcours du combattant!
Elle se lance alors dans un diplôme de techniques juridiques, mais déchante vite. « Après une session, j'ai vu que ce n'était pas un métier pour moi ». Finalement, elle opte pour un diplôme d'hygiéniste dentaire, un métier qu'elle exerce maintenant depuis six ans.

Si elle aime cette profession, Clohée Nadeau-Poulin reste toujours hantée par le droit. L'envie est un jour ravivée par un patient notaire. « C'est quelqu'un qui venait de l'armée, qui venait de mon coin. Il m'a dit si tu veux le faire, fais-le! », se souvient-elle.

Mais le pas n'est pas évident à franchir quand on vous a toujours dit que le droit n'était pas fait pour vous. C'est finalement son chum qui fait sa demande d'admission à l'Université Laval. Peu sûre d'elle, la jeune femme garde le secret. « Je ne l'avais dit à personne, même pas à ma soeur jumelle… ».

Une fois l'admission acquise, c'est un autre parcours du combattant qui commence. Clohée Nadeau-Poulin suit sa première année de droit tout en travaillant plus de 30 heures par semaine. « C'était vraiment dur. J'ai passé tous mes cours mais je me suis rendue compte que je ne pouvais pas faire les deux », se rappelle-t-elle.

« C'est vraiment ça que je veux faire! »

Elle suit sa première année de droit tout en travaillant plus de 30 heures par semaine.
Elle suit sa première année de droit tout en travaillant plus de 30 heures par semaine.
Arrivée en deuxième année, l'étudiante ne songe pourtant à aucun moment à arrêter de travailler. « C'est une grande valorisation, un plaisir d'aller travailler même si parfois ça peut être compliqué, surtout en session d'examen où je suis plus stressée ».

Elle opte toutefois pour un emploi à temps partiel chez un autre dentiste, où elle s'occupe notamment de l'hygiène dentaire de certains de ses camarades de fac!

C'est à la même période que la jeune femme se prend de passion pour les concours de plaidoirie. Son premier, c'est un tribunal-école à l'Université Laval. « Un ami m'a demandé d'être en équipe avec lui mais au départ je ne voulais pas ». Finalement, elle accepte. La préparation du concours ne la passionne pas mais la plaidoirie est une révélation. « Quand on a plaidé pour la première fois, je me suis dit "c'est vraiment ça que je veux faire!" ».

Elle a récidivé cette année en participant au concours Pierre-Basile-Mignault. « Je savais qu'à ce moment-là je n'avais pas le dossier scolaire pour faire ça, mais j'ai quand même envoyé mon CV et ma lettre de motivation. J'ai été choisie car les professeurs se sont dit que j'avais un background intéressant ».

Elle décroche un stage!

La jeune femme a souvent hésité entre le droit et le milieu de la santé.
La jeune femme a souvent hésité entre le droit et le milieu de la santé.
Décidément, Clohée Nadeau-Poulin est une battante qui ne se laisse jamais décourager. Toujours sur sa lancée, elle participe à la course aux stages malgré ceux qui essaient de l'en dissuader car elle n'aurait pas les notes qu'il faut. Là encore, c'est un succès puisque l'étudiante, qui se destine à une carrière en droit des affaires ou en litige, a décroché un stage chez GBV avocats à Québec.

Loin d'être un handicap, son statut particulier d'étudiante salariée pourrait bien avoir joué un rôle positif dans tous ces succès. « Pendant la course aux stages, j'étais moins stressée avant les entretiens que mes collègues. Et je connais la valeur d'une entreprise, celle d'un client et la façon je dois leur parler », explique-t-elle.

La prochaine étape, ce sera le barreau, l'an prochain. D'ici-là elle travaillera cet été chez GBV avocats, elle continuera à occuper le poste de présidente du comité du café étudiant de la fac de droit de l'Université Laval et à s'entraîner quatre fois par semaine.

« Je me suis rendue compte qu'en droit, c'est la résilience qui l'emporte. Ça ne sert à rien de vouloir tout faire. Cette année, j'étudie moins mais je mets l’énergie à la bonne place et si je n'avais pas tout ça dans la vie je ne me sentirais pas moi-même ».
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1 commentaire
  1. HG
    Félicitations
    Superbe parcours, bravo et bon succès !

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