Portrait

Une avocate en quête d’aventure

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Céline Gobert

2017-06-12 10:15:00

À 34 ans, cette avocate en droit de l’immigration a pratiqué une année au Québec avant de s’envoler vers l’Afrique du Sud et le Brésil. Elle s’est confiée à Droit-inc...
Me Julie Déziel
Me Julie Déziel
Une bonne dose de confiance en soi, de l'altruisme et une grande ouverture d'esprit : c’est ce qu’a trouvé Me Julie Déziel, à Cape Town en Afrique du Sud puis à Sao Paulo au Brésil.

Charmée tant par la plage, les montagnes, les vignobles de Cape Town que par les Brésiliens, charmants et accueillants, de Sao Paulo, cette détentrice d’un baccalauréat en droit à l’UdeM a exercé, au Québec, chez Monterosso Giroux en droit criminel et en droit de l'immigration.

En juillet 2011, elle quitte la province pour suivre un homme, un Britannique, directeur commercial pour l'Amérique Latine chez Red Bull, devenu depuis son mari.

« Mon expérience à l’étranger m'a permise de rencontrer des gens extraordinaires, d'entendre des histoires parfois merveilleuses et parfois horribles, d'être touchée et d'avoir le sentiment de contribuer à améliorer la situation de gens qui en ont réellement besoin », confie à Droit-inc l’avocate présentement en congé maternité qui s’est retrouvé à gérer les situations difficiles des réfugiés et demandeurs d’asile en Afrique du Sud. « Des victimes de guerre qui avaient vu les membres de leur famille tués devant eux, par exemple ». Ou d’autres, battus, violés, ou encore à qui on a brûlé maisons et commerces.

Plusieurs de ses collègues pensaient que c'était « prématuré » et « précaire » de quitter la pratique après seulement un an, se souvient l’avocate. « Mon désir d'aventure, et mon coup de foudre pour Tim, étaient plus forts que mon envie de rester au Québec. Je me disais que la profession serait toujours là à mon retour.»

Au total, cette Barreau 2010 est resté deux ans dans la petite ville de Cape Town où elle a même décroché une maîtrise en droit de l’homme.


Conseillère juridique pour des réfugiés

Cape Town, en Afrique du Sud
Cape Town, en Afrique du Sud
Si elle n’a jamais exercé comme avocate en dehors du Québec, Me Déziel a travaillé volontairement en tant que conseillère juridique pour une clinique de réfugiés, mise sur pied et supervisée par l'Agence des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR), et dont les locaux se trouvaient à l'université. Elle a également effectué un bref mandat pour l'unité du UNHCR à Cape Town afin de mener des entrevues et d'évaluer les besoins des réfugiés venant s'établir à Cape Town.

Ce n’est pas la première fois que cette expatriée part à l’aventure : à l’été de sa deuxième année en droit, elle avait effectué un stage de trois mois en Thaïlande auprès d'ECPAT International - une ONG représentant un réseau global dédié à la protection des enfants contre le commerce et l'exploitation sexuelle.

À Sao Paulo, qu’elle rejoint en mai 2013 avec son époux, elle a travaillé volontairement à titre d'assistante de recherche avec l'ONG Conectas Human Rights, une organisation vouée à la promotion de la démocratie et des droits humains pour l'ensemble des pays émergents. Elle y travaille alors sous la supervision du programme Politique Extérieure et Droits Humains et y a compléte une recherche comparative sur les politiques mises en place à l'interne et dans les engagements internationaux des pays émergents relativement aux Réfugiés.

Sao Paulo, Brésil
Sao Paulo, Brésil
« Je n’avais pas de permis de travail, il m’a fallu apprendre le portugais et Sao Paulo est une ville énorme, je n’avais aucune idée par où commencer ! », confie Me Déziel, frappée par les énormes inégalités entre les classes sociales, et le taux élevé de criminalité qui en découle. D’ici quelques mois, elle s’impliquera à nouveau au sein d'une organisation oeuvrant directement avec les personnes dans le besoin, comme en Afrique du Sud.


Un Barreau peu conciliant

« En toute sincérité, je crois que le Barreau est peu conciliant. Nous devons payer les mêmes frais de cotisation annuelle », explique Me Déziel. Que les avocats pratiquent ou non, ajoute-t-elle, les avocats doivent cumuler le même nombre d'heures de formation continue obligatoire par période de deux ans et ne peuvent seulement être exemptés de l'assurance responsabilité.

« La maîtrise que j'ai complétée à Cape Town a pu heureusement compter pour ces heures de formation mais aucune des formations que je pourrais suivre ici à Sao Paulo ne serait reconnue par le Barreau ». L’avocate n’a donc pas d’autre choix que de se remettre aux formations en ligne ou de comptabiliser des heures lors de ses visites au Québec. « Ce n'est pas évident! »

« Il sera intéressant de voir à mon retour au pays si mon expérience à l'étranger sera pour moi un atout ou un désavantage », ajoute celle qui se dit consciente qu’à son retour au Canada, où elle reprendra sa pratique en droit de l’immigration, les choses ne seront pas nécessairement facile pour elle au plan professionnel et personnel. D’autant plus qu’elle ne sait pas encore si elle fera son retour au Québec ou en Ontario, ce qui l’obligerait à répondre aux conditions d’exercice dans cette province.

« Comme cela fait déjà 4 ans que j'ai quitté la pratique, je serai ''rouillée'' et il faudra me remettre à jour. D'une façon ou d'une autre je devrai repartir à neuf, d'une certaine façon. Et comme pour toutes les mamans retournant au travail, je crois que ça demandera une bonne dose d'énergie et d'organisation! »
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4 commentaires
  1. DSG
    le Barreau est peu conciliant
    I agree, the Barreau should be more accommodating to lawyers who take extended vacations or travel around the world to chase after some guy. The law hardly evolves over time anyway.

    • JB
      As usual
      Commentaire succulent comme à l'habitude!

  2. Carole T.
    Carole T.
    il y a 7 ans
    Encore la faute du Barreau
    My thoughts exactly.

  3. Sebastien Brousseau
    Sebastien Brousseau
    il y a 7 ans
    Mêmes commentaires
    Je dis cela depuis des années:

    http://www.droit-inc.com/article12554-Cotisation-trop-chere-il-demissionne

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