Le grand saut dans le digital

Céline Gobert
2015-08-27 15:00:00

Dix ans plus tard, et après avoir travaillé comme conseiller juridique chez Gesca et Yahoo!, il lance à 36 ans sa propre entreprise aux côtés de deux associés : Point de non retour.
Titulaire d’un baccalauréat en droit de l’Université Laval, ce Barreau 2003 est aujourd’hui le conseiller stratégique de dirigeants d’entreprises. Avec eux, et en fonction de leurs objectifs, il établit des plans et des priorités.
Droit-inc : Pourquoi avoir renoncé au droit ?
Me Jean-François Leduc : Au début de mes études à Laval, j’hésitais entre l’éducation physique, le droit et la psychologie. Je suis une personne d’idées, d’interactions humaines, de stratégie. J’aime ça voir le « big picture ». Le droit est un monde de détails, le système y est très pyramidal. Changer de domaine m’a rendu plus heureux. En droit, j’aurais eu moins de contact avec les gens, j’aurais eu moins de flexibilité, moins de retours financiers. Dans l’industrie internet, les entreprises sont tournées vers le bien-être et le bonheur des employés, car il manque beaucoup de talents.
Est-ce aujourd’hui inenvisageable pour vous de retourner pratiquer ?
En pratique, je dirais oui. En théorie, je dirais que ce n’est pas inenvisageable si l’on m’offrait tout ce qui est important pour moi.
Pouvez-vous me présenter votre travail ?

Quelle est la mission de votre entreprise ?
Notre mission est d’aider les entreprises canadiennes à passer au digital le plus rapidement possible. Nos compagnies canadiennes tombent à cause de la force d’entreprises américaines qui sont « pure play digital ». Par exemple, Amazon a mis en faillite indirectement au Canada, Target, Jacob, Mexx, ou Parasuco. Notre clientèle est composée soit d’entreprises qui sont très digitales et veulent une croissance plus rapide, soit d’entreprises traditionnelles qui ont besoin de passer plus vite au travers des transformations digitales, incluant les bureaux d’avocats. Parmi nos clients, nous avons un leader canadien en droit de la fiscalité, Spiegel Sohmer, qui souhaite justement étudier la façon dont il va pouvoir se montrer compétitif en intégrant les meilleurs pratiques de l'industrie numérique, tant au niveau de ses opérations que de sa stratégie de commercialisation.
Est-ce que le fait d’être avocat vous rend plus crédible aux yeux des cabinets quand vous leur offrez des conseils en technologie ?
Je pense que je vais le découvrir, mais avoir une confiance aussi rapide d’un aussi gros cabinet d’avocats, aussi tôt dans le démarrage d’une entreprise est peut-être lié à cela, en plus de la relation de qualité que j’avais avec certains avocats. Le côté humain, c’est aussi cela qui me plaît dans mon travail.
Vous investissez également …

En quoi votre formation en droit vous aide-t-elle aujourd’hui ?
Le droit rend les gens plus « tough », ils sont alors capables de passer à travers des moments difficiles. D’autant plus que le monde des affaires est fait de moments parfois très intenses où il y a beaucoup de pression, avec des menaces de faire faillite. Je pense que le droit m’a rendu plus fort. Enfin, dans le monde des affaires, il y aura toujours des contrats et des négociations. Grâce au droit, je porte aujourd’hui une meilleure attention aux détails.
Pourquoi est-ce important pour vous de rester membre du Barreau ?
Le titre est relativement reconnu par les personnes qui ne sont pas avocats. Pour eux, il s’agit d’une sécurité supplémentaire que je maîtrise ce domaine là et que je continue à le maîtriser. En réalité, je ne le maîtrise pas parce que j’ai un titre, mais bien parce que je retrouve le juridique partout dans le monde des affaires.
SM
il y a 9 ansNobody has a better vision of the field, and understanding of the game.