«C'était un grand juriste»
Emeline Magnier
2013-12-12 13:10:00
L'avocat souligne que Jacques Delisle était aussi un perfectionniste de la langue française. «Il m'a repris à quelques reprises sur certaines expressions qu'il jugeait inappropriées», se souvient-il.
Il a pu constater la gentillesse et l’attention de l'ancien magistrat envers son épouse malade, qui se déplaçait alors en chaise roulante.
«Je pense à quelqu'un pour qui la porte est désormais fermée définitivement. C'est une grande tristesse», poursuit Me Tremblay.
L’avocat rappelle que dans cette affaire, il n'y a aucun témoin direct qui a pu relater les faits devant le jury, alors que l'accusé avait choisi de garder le silence pendant les procédures. «Personne ne sait ce qui s'est réellement passé et on ne le saura jamais.»
Pour en arriver à une condamnation, le jury a du apprécier la preuve circonstancielle grâce à un faisceau d'indices, et en arriver à la conclusion que l'accusé était coupable hors de tout doute raisonnable.
En appel, les juridictions ne peuvent intervenir que sur les questions de droit. «Tout ce qui reste, ce sont les erreurs d'approche du juge, les décisions qu'il a prises lors du procès et les observations finales faites au jury», poursuit Me Tremblay.
Selon lui, il est donc très difficile pour la Cour d'appel de renverser la décision du juge du fait, d'autant plus que le jury doit garder le silence sur le contenu et le déroulement des délibérés.