La déprime des chauffeurs Uber à Montréal

Radio -Canada
2016-05-16 09:32:00

~~#999:«Le salaire que je faisais avec Uber était plus élevé que le salaire minimum auquel la plupart des étudiants ont droit.»~~
- ''Amira Abana-Menani, chauffeuse Uber''
Si le projet de loi 100 est adopté tel quel, elle ne pourra pas continuer, car elle n'envisage pas de louer ou d'acheter un permis de taxi. Elle se trouvera alors un autre emploi, qui sera sûrement moins bien rémunéré, selon elle. « C'est sûr qu'il y a des occasions de faire énormément d'argent en très peu de temps », dit-elle. Elle estime qu'elle devra consacrer moins de temps à ses études, car elle devra travailler plus pour compenser la perte de revenus.
Mathieu Visser, lui, est chauffeur Uber à temps plein depuis un an et demi, lorsqu'il a quitté son emploi de nuit dans un refuge pour itinérants. « J'ai déclaré tous les revenus de Uber que j'avais fait en 2015. J'avais fait la même chose en 2014 », dit-il.
Conduire des passagers partout à Montréal est devenu une vocation pour lui, surtout que ce père de deux enfants réussit à mieux à gagner sa vie.
« C'est comme ça que j'ai gagné ma vie ces derniers temps, que je me suis assumé, que j'ai assumé pour ma famille. Et j'adore ça, parce que j'ai l'impression d'être mon petit patron », dit-il.
Mais rien n'y fait, il ne compte pas intégrer l'industrie du taxi, la jugeant désuète.
Le premier ministre Philippe Couillard a annoncé dimanche qu'il lancera un chantier sur l'économie du partage, une bonne nouvelle pour Mathieu. « Là, d'un coup, on se retrouve avec une lueur d'espoir », dit-il. Philippe Couillard a indiqué qu'il était nullement question de revenir sur l'essence du projet de loi, ce qui forcerait Mathieu à arrêter son activité.