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Le SPVM et la Fraternité des policiers poursuivis pour près de 1 M$

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2017-08-28 13:33:00

Un ex-sergent du SPVM poursuit ses anciens employeur et syndicat pour une somme de 942 780 $...
André Thibodeau
André Thibodeau
Aujourd'hui âgé de 52 ans, André Thibodeau n'a toujours pas digéré la façon abrupte dont sa carrière a pris fin à la suite d'une enquête de deux ans de la Division des affaires internes du SPVM. Le 2 février, il a fait l'objet d'un arrêt des procédures pour toutes les accusations qui pesaient contre lui à la demande du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP), au palais de justice de Montréal. Il est aujourd'hui blanchi sur toute la ligne.

Au cours de sa carrière au SPVM, André Thibodeau était sergent, dans la fonction de superviseur, au poste de quartier 33, dans le quartier Parc-Extension. Durant les dernières années, il était l'un des seuls policiers patrouilleurs à pouvoir « contrôler » des dénonciateurs liés au crime organisé italien et grec. Ses contacts lui permettaient d'obtenir des informations sensibles pouvant faire avancer des enquêtes criminelles.

L'ex-sergent cumulait 24 années de service sans tache, que ce soit en discipline ou en déontologie.

C'était avant de faire face à une kyrielle d'accusations dont celles de gangstérisme, complot, abus de confiance et infraction au profit d'une organisation criminelle.

Sa descente aux enfers a débuté lors de son arrestation, en janvier 2015, quand les enquêteurs aux affaires internes du SPVM l'ont soupçonné de faire partie d'un réseau de paris illégaux.

André Thibodeau juge que cette enquête interne a été bâclée.

En plus du SPVM, l'ex-sergent implique dans sa poursuite son ancien syndicat, la Fraternité des policiers et policières de Montréal. En tant qu'ancien délégué syndical, de 2003 à 2012, il juge qu'il n'a pas été défendu adéquatement, au point de ne pas pouvoir bénéficier de tous ses droits en vertu de la convention collective qui était en vigueur.

Enquête bâclée?

La Division des affaires internes de la police de Montréal relève depuis six mois d'une équipe mixte d'enquêteurs dirigée par la Sûreté du Québec (SQ) à la suite de nombreuses plaintes de policiers actifs et de policiers retraités du SPVM.

L'ancien patron, Costa Labos, nommé à plusieurs reprises dans les médias, se retrouve au coeur de cette nouvelle poursuite au civil.

André Thibodeau affirme qu'il a tenté dès 2012 de dénoncer des actes criminels d'enquêteurs du SPVM. Il était question notamment de fraude. Selon lui, certains policiers auraient empoché de l'argent grâce à des dénonciateurs fictifs, protégés de façon anonyme par des codes sources.

L'ex-policier Thibodeau affirme que plutôt que de faire la lumière sur ces informations, la Division des affaires internes a décidé de mener une enquête sur lui. Au terme de 44 jours de filature, il affirme qu'on a tenté de salir sa réputation en prétendant qu'il était le bras droit de Natalino Paccionedans un réseau de paris illégaux lié au crime organisé italien de Montréal.

Il a passé 13 jours derrière les barreaux, en détention préventive.

Allégations de propos calomnieux

Dans la poursuite d'une trentaine de pages, André Thibodeau affirme avoir fait l'objet d'un interrogatoire de plusieurs heures. Une partie de cet entretien, soit une quarantaine de minutes où il devait répondre aux questions du sergent-détective Larbi Zouaoui, n'aurait pas été filmée, selon le document déposé à la cour. L'ex-policier Thibodeau se plaint qu'il n'existerait qu'un seul rapport complémentaire de l'entretien ne contenant aucun des propos calomnieux dont il aurait fait l'objet.

Les propos calomnieux sont décrits dans plusieurs paragraphes de la poursuite.

Dans un extrait de la demande introductive d'instance, André Thibodeau c. SPVM et Fraternité des policiers et policières de Montréal, on peut lire ce qui suit: « Toujours selon cet interrogatoire du demandeur (André Thibodeau) par le sergent-détective Zouaoui, ce dernier lui a indiqué qu'il s'objecterait à sa remise en liberté et que ce dernier croupirait longtemps au pénitencier, rajoutant à ses menaces à l'endroit du demandeur que pendant que ce dernier serait en prison, il en profiterait pour "fourrer sa femme et faire violer sa fille par ses amis".
Le SPVM a réagi en indiquant avoir « eu connaissance de la poursuite en question et [que] le processus suit son cours. »

Il précise que « certains éléments ont été envoyés à la Sûreté du Québec afin d’enquêter sur les informations qui s’y trouvent ». Le SPVM ajoute vouloir attendre « la fin de l’enquête pour bien évaluer la suite des choses. »

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