Place aux choses sérieuses
David Santerre
2013-05-17 16:00:00
Parmi les vignerons présents, il y avait le mythique catalan Miguel Torres qui nous a présenté son éternel Mas la Plana. Ce vin a-t-il encore besoin de présentation ? De l’appellation Penedès, le porte-étendard de la maison aujourd’hui présente partout en Espagne et au Chili, a tenu la route à côté de toutes ces superstars du vin. Aux environs de 50$ pour le millésime courant, ce grand vin de cabernet sauvignon reste toujours accessible, contrairement à certains crus dont les prix s’envolent chaque année toujours plus haut.
Le 2007, largement disponible en succursale actuellement, sent bon la prune cuite, la truffe, le poivron rouge grillé, la torréfaction, les épices. Un nez annonçant un vin puissant, mais à la fois d’une grande élégance.
La bouche est marquée par une belle tension, des tanins fermes mais sans rugosité, du fruit noir, de l’olive, du marc de café, et un boisé fin du plus bel effet. Et surtout, une acidité encore bien marquée, ce qui laisse croire qu’il a de belles années devant lui, comme tous les Mas la Plana. Puissant et fin à la fois. Nous avons eu le privilège lors de cette rencontre avec M. Torres de déguster un 1982, qui présentait un nez évolué de champignons, d’asperges poêlées, de fumée. Mais en bouche, le vin nous a semblé fatigué par la longue route. Ce qui n’a pas gâché notre plaisir car la découverte de cette mystérieuse alchimie qui transforme le vin au fil du temps est un bonheur dont on ne se lasse jamais. Mais la morale de l’histoire, mettez votre Mas la Plana 2007 en cave, pour au moins 10 ans. Et si vous en avez déjà en cave de plus de 20 ans, songez à les sortir bientôt.
Miguel Torres, Mas La Plana, Penedès 2007, Code SAQ : 10796410, 50,50$
Pour une rare fois, je vais vous parler d’un vin que je n’ai pas goûté. Mais je suis fier de vous annoncer l’arrivée pour la première fois dans quelques succursales de la SAQ, ainsi que sur son site Web, d’une cuvée du petit domaine Henri-Richard, de Gevrey-Chambertin, en Bourgogne. J’ai au fil du temps dégusté plusieurs vins de cette propriété familiale travaillant en biodynamie, et dont un des jeunes descendants qui en prendra la relève, Richard Bastien, habite Montréal. Oenologue, il travaille à temps plein avec un collègue à accompagner les vignerons du Québec dans le développement de la viticulture de chez nous. Oubliez les bombes de tanins et de fruits confits, les vins d’Henri Richard sont toujours d’une grande pureté, d’une grande délicatesse, et ils expriment sans maquillage le terroir qui les nourrit. Comme il se doit d’un vin qui aspire au titre de «grand vin». Amateurs de bourgognes, l’occasion est belle.
Domaine Henri Richard, Gevrey-Chambertin «Aux Corvées» 2009, Code SAQ : 11957385, 53$