Star du porno contre sa volonté
Agence Qmi
2014-04-01 13:15:00
Noémie (nom fictif), une femme dans la vingtaine, a été dévastée en découvrant cette vidéo mise en ligne par un usager anonyme en décembre 2012. Surtout qu'elle avait été vue plus de 150 000 fois.
La vidéo avait été retirée à la suite de sa demande, sauf que le descriptif est encore disponible. Et il indique son véritable nom, tout en ajoutant que Noémie représente «la plus belle exportation montréalaise de cochonnes franco-canadiennes».
Pire encore, en tapant le nom de la jeune femme dans un moteur de recherche, un lien vers la page porno apparaît parmi les premiers résultats.
«Les amis, la famille, les collègues et les clients de la plaignante ont appris l'existence de cette vidéo», déplore-t-on dans une poursuite de 60 000 $ rendue publique hier au palais de justice de Montréal.
Noémie réclame des dédommagements au site porno qui a diffusé une vidéo d'elle sans autorisation, mais elle exige aussi les coordonnées de l'utilisateur qui a mis en ligne la vidéo.
Elle poursuit également le géant du porno en ligne, Pornhub, qui a effacé à deux reprises toutes références à sa vraie identité.
D'Internet à la vraie vie
La jeune femme qui, selon la poursuite, est en processus d'admission en arts à l'université est consciente des répercussions que cette vidéo aura sur sa vie.
«Ce serait hautement préjudiciable si le comité de sélection de l'université apprenait l'existence d'une telle vidéo», déplore-t-on dans la poursuite.
Mais les problèmes, elle a déjà commencé à y goûter, affirme Noémie dans sa poursuite.
« Sa sœur ne lui parle pratiquement plus depuis qu'elle a vu la vidéo, indique-t-on dans le document de cour. Et (Noémie) souffre en sachant que plusieurs de ses collègues parlent entre eux de cette vidéo.»
Depuis, la jeune femme, qui travaille dans le domaine de la communication, affirme avoir dû changer d'apparence pour ne pas être reconnue.
Attention sur le net
On ignore dans quelles circonstances la vidéo a été tournée, mais Noémie est convaincue que c'est la même personne qui a mis la vidéo en ligne trois fois plutôt qu'une.
«Elle agit de manière clairement intentionnelle», soutient la plaignante.
Jointe en entrevue, la sexologue Mélissa Touzin rappelle de son côté que lorsque l'on filme ses ébats, il y a toujours des chances que la vidéo se retrouve en ligne. Le lien de confiance entre ceux qui se filment doit donc être important, dit-elle.
Même son de cloche pour la sexologue Julie Pelletier, qui rappelle que du moment qu'une image est prise, il y a un risque qu'elle se retrouve sur le net. Et si le nom accompagne la vidéo, comme c'est le cas pour Noémie, les conséquences peuvent s'avérer encore plus désastreuses.
L'avocat de Noémie se présentera au palais de justice de Montréal demain, dans l'espoir d'obtenir une injonction pour faire disparaître du net toute référence à son identité. Et pour tenter retracer celui qui a mis en ligne la vidéo.
Contacté par Le Journal, Pornhub n'était pas en mesure de faire de commentaires hier. Il n'a pas été possible de joindre les représentants de BangYouLater. De son côté, Noémie n'a pas pu être jointe, elle non plus, pour commenter l'affaire.