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Arrêt « Jordan » : accent mis sur les crimes contre la personne

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Julien Vailles

2016-11-25 10:41:00

La course contre la montre engagée depuis l’arrêt Jordan oblige le DPCP à prioriser certaines affaires, au détriment des crimes de nature économique…
Stéphanie Vallée, ministre de la Justice
Stéphanie Vallée, ministre de la Justice
L’arrêt Jordan, rendu cet été, continue de faire sentir ses effets. Face aux demandes incessantes par les accusés d’arrêt des procédures à leur égard, le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) du Québec se dit obligé de « choisir » les dossiers les plus importants et d’abandonner les accusations pour les autres. Or, l’accent est généralement mis sur les crimes contre la personne, au détriment des accusations de crimes en « cols blancs », généralement plus complexes, qui sont plus souvent mises de côté, écrit le Devoir.

Ainsi, en date du 3 novembre 2016, 153 demandes d’arrêt des procédures ont été signifiées après l’arrêt Jordan. Parmi elles, celle de l’ancien président de la firme de sécurité BCIA Luigi Coretti, accusé en 2012 de fraude, de fabrication et d’usage de faux, demande à laquelle a accédé la juge France Charbonneau. M. Coretti est donc libéré des accusations qui pesaient contre lui.

Face à ce constat, le Barreau du Québec y va d’un cri du cœur en exhortant la ministre de la justice Stéphanie Vallée à mettre en place des outils et des ressources adéquats et de convoquer des états généraux sur la justice, dit le Devoir. Des demandes partagées par les partis d’opposition et notamment la députée péquiste et avocate Véronique Hivon, qui craignent que des individus arrêtés dans le cadre d’opérations de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) puissent passer entre les mailles du filet de la justice.

L’arrêt Jordan

Rendus en juillet dernier par la Cour suprême du Canada, les arrêts conjoints Jordan et Williamson ont fixé la limite de durée des procès criminels à 30 mois en Cour supérieure et à 18 mois en Cour provinciale (Cour du Québec). Un accusé dont le procès serait plus long, pour des raisons hors de son contrôle, serait donc généralement fondé à demander l’arrêt des procédures.
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3 commentaires
  1. Alex Monette
    Alex Monette
    il y a 8 ans
    Dommage
    C'est dommage que le sous-financement des tribunaux semble bénéficier le parti au pouvoir ...

    L'effet pervers dans tout ça, c'est qu'un ministre du gouvernement n'a aucun intérêt à réformer le système, parce que en rendant le système plus rapide et plus efficace, davantage de politiciens seraient jugés et possiblement condamnés.

    L'arrêt Jordan de la Cour suprême est au fond positif, mais il tombe vraiment au mauvais moment, juste au moment où des responsables politiques allaient être jugés. Je ne pense pas que la Cour suprême a voulu cela de manière intentionnelle, mais disons que les personnes accusées de corruption sont probablement reconnaissants envers elle, alors que les crimes économiques restent globalement impunis.

  2. Me Meuh
    Me Meuh
    il y a 8 ans
    Excellent commentaire
    Je supporte entièrement votre commentaire. Rappelons nous comme notre cher Jean-Marc Fournier à fait trainer les négociations avec les procureurs de la couronne...enfin

  3. Claude Gaudet
    Claude Gaudet
    il y a 8 ans
    retraité
    Il n'y a rien de plus fâchant qu'un gouvernement qui n'est pas capable de faire sa job. Encore plus quand on sait que ce sont les amis des amis qui ont une passe gratuite devant les tribunaux. Une honte nationale. Quand tu ne fais pas ta job, on te met dehors, Vivement des élections Monsieur Couillard. On devrait pouvoir mettre ça dehors en cours de mandat pour incompétence.

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