Première victoire de Rozon contre les Courageuses
Julien Vailles
2018-08-15 15:00:00
En effet, la Cour d’appel du Québec a accepté d’entendre l’appel de Gilbert Rozon concernant l’action collective déposée contre lui par le groupe de femmes appelé les « Courageuses ».
Revenons sur les faits de cette affaire qui pourrait se rendre, si la tendance se maintient, jusqu’en Cour suprême. Un groupe de femmes a déposé l’an dernier une action collective contre M. Rozon, concernant « toutes les personnes agressées et/ou harcelées sexuellement par l’ex-grand patron de Juste pour rire ». Les Courageuses est représenté par la comédienne Patricia Tulasne.
Elles accusent l'ex-producteur de harcèlement et d'agressions sexuelles et lui réclament des dommages – dont des dommages exemplaires – pour ce qu'elles allèguent avoir subi. Selon le groupe, M. Rozon aurait fait au moins 20 victimes sur une période de 34 ans, de 1982 à 2016, ce que réfute fermement le producteur.
Les avocats de Kugler Kandestin Robert Kugler, Pierre Boivin et Olivera Pajani, et ceux de Trudel Johnston Lespérance Bruce Johnston et Gabrielle Gagné, agissent pour les Courageuses. De son côté, M. Rozon est représenté par Mes Raymond Doray, Bernard Larocque et Jonathan Lacoste-Jobin.
Le juge Donald Bisson, de la Cour supérieure du Québec a autorisé, le 22 mai dernier, l'action collective intentée contre le producteur déchu par le groupe constitué d'une vingtaine de présumées victimes. C’est la première fois qu’une telle action était autorisée contre un seul individu, et non un groupe ou une société.
En filigrane, M. Rozon avait essuyé un refus alors qu’il tentait de faire rayer l’expression « prédateur sexuel » de la demande.
Appel sur l’autorisation
À présent, M. Rozon plaide entre autres que le groupe ne constitue pas une « communauté d’intérêts » suffisante et que chaque membre a une réclamation plus personnelle que collective. En somme, il croit que l’action collective n’est pas le véhicule approprié pour les demanderesses, leurs prétentions fussent-elles fondées.
C’est pourquoi le fondateur de Juste pour rire avait déposé plus tôt en juillet une demande pour obtenir la permission du tribunal afin de pouvoir présenter ses arguments et faire annuler cette autorisation d’action collective contre lui.
Voilà qu’un juge de la Cour d’appel vient de lui donner raison. Les arguments susmentionnés seront donc entendus en appel, par un banc de trois juges.
Attention : le jugement qui vient d’être rendu, et l’affaire qui sera plaidée grâce à celui-ci ne mettront pas fin à l’instance, au contraire. Lors de cette décision à venir, la Cour d’appel pourrait décider que le juge Bisson a eu raison d’autoriser l’action. Elle pourrait aussi décider qu’il a eu tort ou déceler un vice qui nécessiterait de réentendre l’affaire du début. Dans tous les cas, il y a fort à parier que les choses se transporteront en Cour suprême.
Après quoi, seulement, le dossier pourra commencer à être débattu sur le fond.
Avec Radio-Canada
Felipe
il y a 6 ansJe comprends que Lavery ne cautionne pas ce qu'il a fait, mais les clients institutionnels (et Lavery en a plusieurs) sont rendus tellement frileux et conservateurs dans leurs "RFP" que ce type de mandat est suffisant pour leur en faire perdre d'autres.
Zoro
il y a 6 ansTiens mon commentaire précédent a été censuré et pourtant il ne me semble pas qu'il y avait de "caractère injurieux, raciste ou diffamatoire". Bien sûr, il a dû en déranger certains curés. Je vais le republier en pièces détachés pour voir quelle partie était la plus problématique
Zoro
il y a 6 ansPersonnellement, j'ai toujours trouvé ça inutile de tenter de modifier la signification de mots très clairs comme "victime" pour se bercer d'illusion en s'auto-nommant plutôt "survivant" ou "courageux". Mais C'est un autre débat.
Par contre, c'est plutôt contradictoire de s'appeller les "courageuses" et de rester dans l'anonymat.
Zoro
il y a 6 ansOui la présente chasse aux sorcières concernant les allégations d'agressions sexuelles est une véritable hystérie collective (jeu de mots assumé). Comme à Salem ou pendant le McCarthysme : personne n'ose contredire les accusateurs ou accusatrices de peur de se faire accuser à son tour et passer dans le tordeur. Tout le monde assume (ou feint d'assumer) que la moindre allégation est vraie et lynche immédiatement au moindre doute. On voit même quelques arroseurs arrosés.
J'espère que la Cour d'appel sera capable d'insuffler un peu de raison dans ce débat jusqu'à maintenant basé sur des sentiments et des croyances de la population (qui n'était pas là lors des agressions alléguées).
Zoro
il y a 6 ansRozon qui profite de son statut pour avoir des faveurs sexuelles avec des employés ou des contractuels qui ne disent pas non pour toutes sortes de raison, ce n'est pas une agression sexuelle.
Une agression sexuelle c'est si tu ne donnes pas ton consentement. Si tu fais le calcul que c'est plus payant pour ta carrière de ne pas dire "non", c'est dommage mais ce n'est pas une agression sexuelle, tu as donné ton consentement même si ça te tentait pas tant que ça. La plupart des plaignantes ne semblent pas faire cette distinction. Heureusement, on n'est pas rendu dans le monde extrême de l'Heureux-Dubé qui disait que si tu mens (ex: je suis millionnaire) pour coucher avec quelqu'un, tu es un agresseur sexuel. 8 juges contre 1.
Rozon n'est certainement pas un saint mais ce qui semble allégué contre lui (si c'est vrai) ne constitute même pas une agression sexuelle. Les plaignantes semblent plutôt réinterpréter l'Histoire de ce qui s'est réellement passé à la lumière de la nouvelle mode de dénoncer comme agression le moindre comportement suspect ou déplacé.
Anonyme
il y a 6 ansMettre sa main dans la culotte d'une ado de 15 ans pour la plotter pendant qu'elle est aux toilettes (si c'est vrai), peu importe à quelle époque on se place, c'est une agression.