Les étudiantes embauchées par le juge Kavanaugh, des «mannequins», dit une prof
éric Martel
2018-09-20 14:15:00
La professeure Amy Chua prodiguait même des conseils aux étudiantes en droit quant à leur apparence physique afin d’augmenter leurs chances de travailler pour lui, révèle The Guardian.
Kavanaugh fait présentement l’objet d’une enquête à Washington suite aux allégations de Christine Blasey Ford selon lesquelles il l’aurait tenu de force et attouché lorsqu’ils étaient tous deux étudiants. Le juge a nié ces accusations.
Plusieurs auxiliaires de recherche du juge Kavanaugh embauchées au cours des dernières années proviennent de Yale et la professeure Chua a joué un rôle prépondérant dans leur sélection. Le processus rendait plusieurs étudiantes inconfortables.
Selon une source du Guardian, une élève aurait été tellement offensée par les conseils de Chua qu’elle aurait décidé de renoncer à un poste avec le juge Kavanaugh.
Jed Rubenfield, le mari d’Amy Chua et professeur à l’Université de Yale, aurait même dit à une candidate à un poste dans l’équipe du juge que celui-ci aimait les femmes possédant une certaine allure précise.
Chua aurait dit à une élève de porter des tenues de «sorties» au moment de son entrevue avec Kavanaugh, lui demandant au préalable de lui envoyer des photos d’elles dans ses différentes tenues. L’élève a refusé ces demandes.
Aucune preuve n’indique que Kavanaugh choisissait des candidates non-qualifiées ou qu’il les sélectionnait en fonction de leurs attributs physiques. Toutefois, il est étrange, écrit The Guardian, de constater que Chua et Rubenfield ne prodiguait pas de tels conseils aux étudiants avant qu’ils se présentent en entrevue devant d’autres juges.
« Il est possible qu’ils se basent sur leurs observations et non sur ses demandes » , croit une étudiante ayant reçue des directives des deux professeurs.
Brett Kavanaugh est dans la garde rapprochée d’Anthony Kennedy, dont la retraite créé une ouverture à la cour suprême. Il aurait fait partie d’un comité composé de trois juges qui aurait sélectionné ses assistants.
La professeure Chua n’enseigne pas présentement et serait hospitalisée. Pour sa part, Jed Rubenfield fait l’objet d’une enquête interne à l’Université de Yale concernant son comportement avec les étudiantes en droit.
« En juin, l’Université de Yale m’a informé qu’elle procéderait à un «examen informel» de certaines allégations, mais que pour préserver l’anonymat, je n’avais pas le droit de connaître de détails. Par conséquent, je ne sais pas ce que je suis censé avoir dit ou fait. On m'a également fait savoir que les allégations ne compromettaient pas ma position en tant que membre de longue date de la faculté », a indiqué Jed Rubenfield au Guardian.
L’Université de Yale n’a pas confirmé ni infirmé ces affirmations au quotidien américain.
Les sources ayant raconté leur expérience avec les deux professeur au Guardian ont choisies de préserver leur anonymat par peur d’impacts négatifs sur leur carrière.