Souhaitant pratiquer autrement, il délaisse son grand cabinet
éric Martel
2019-07-04 15:00:00
En décembre 2017, il a donc quitté son poste pour créer Accent Legal, dont le lancement officiel vient d’être annoncé. Il mène sa pratique seul avec l’étudiant Alexander Ducic.
Son nouveau cabinet aborde une approche « NewLaw», qui se différencie grandement de celle des grands cabinets.
« Le cabinet est né d’un désir d’offrir une alternative aux clients recherchant des conseils et services juridiques dans le cadre de différends, sans les coûts associés à la structure d’un cabinet d’avocat traditionnel », explique-t-il à Droit-inc, au bout du fil.
L’ex-associé assure qu’il était très heureux chez Langlois, mais les contraintes liées aux infrastructures et aux coûts relatifs aux grands cabinets l’ennuyaient.
« Des fois c'est difficile de faire des changements à sa pratique sans pouvoir modifier la structure ni le modèle d’affaires de son cabinet », relativise l’avocat.
S’adapter aux changements
C’est donc pour s’adapter à une nouvelle réalité que Me Maniatis lance son nouveau cabinet. Celle de clients, qui veulent obtenir de meilleurs services, à moindre coûts.
« C’est la pierre angulaire du "Newlaw" : faire les choses autrement pour mieux servir le client. Accent Légal suivra ce modèle en combinant son expertise avec de nouveaux processus, plateformes et outils novateurs », s’enthousiasme le juriste.
Alors, concrètement, qu’est-ce que ça implique?
Des changements technologiques, notamment. Accent légal n’utilisera pas de papier, alors que ses documents seront partagés via des plateformes infonuagiques.
Aussi, le cabinet fera l’usage de salles de conférence sur demande, qu’elle louera en fonction de ses besoins.
« Maintenant, on peut louer ces salles sur une base horaire, ce qui n’existait pas il y a cinq ans. En fait, sans les changements du marché, il aurait été impossible de faire ces innovations-là », réalise le Barreau 1999.
Le modèle « NewLaw » se fera également sentir dans les processus de l’entreprise. De petites équipes seront affectées à chaque dossier, puis, différents outils seront utilisés en fonction de la nature des dossiers.
« La méthode de gestion des dossiers est différente. Par exemple, pour la gestion de projet en construction, des outils de budgétisation peuvent être utilisés», illustre-t-il.
Lorsque possible, Accent Légal fera appel à des fournisseurs externes pour lui prodiguer des services administratifs. Par exemple, le cabinet n’aura pas de réceptionniste, alors que toutes les demandes des clients seront traitées en ligne.
Cela permettra au juriste de se concentrer sur ce qu’il fait de mieux: le droit.
« Ça donne une flexibilité dans la livraison de service juridique. J’ai beaucoup appris de l’environnement des grands cabinets, alors je vais en garder leurs meilleures pratiques et y ajouter mon approche », lance Me Maniatis.
Là pour y rester
Même s’il est convaincu de l’approche de son cabinet, l’ancien de McGill estime que les grands cabinets ne sont pas en voie d’extinction, puisque les entreprises cherchent constamment à travailler avec des organisations qui peuvent combler l’entièreté de leurs services juridiques.
« Ce besoin-là ne changera pas. Les multinationales veulent des point de contact pouvant desservir toutes leurs affaires juridiques. »
Sur une note plus personnelle, l’ex-associé de Langlois ne retire que du positif de son expérience en grand cabinet.
« J’étais prêt à quitter, ce n’était pas une décision difficile. J’ai eu beaucoup de succès dans mes dossiers dans le passé, mais je voulais un changement, pour capitaliser sur les opportunités qu’offrent le marché. Dans une structure traditionnelle, c’était difficile », conclut-il.