Pourquoi votre cabinet a besoin d’une plateforme juridique
Florence Tison
2020-08-19 11:15:00
L’idée de la plateforme juridique n’est pas nouvelle : la plateforme québécoise OnRègle.com est déjà en ligne depuis quatre ans, Neolegal depuis trois ans, et deux avocats ont chacun lancé une plateforme de médiation à distance pendant la pandémie.
Le cabinet Alepin Gauthier a même lancé une plateforme de référencement juridique pour que les avocats leur réfèrent des dossiers qu’ils ne peuvent prendre, ce qui permet aux avocats d’Alepin Gauthier d'avoir du travail… et de conserver le leur en pleine pandémie.
Mais la plateforme juridique ne sert pas qu’à augmenter sa clientèle grâce à Internet. Certaines peuvent vous rendre de fiers services à l’interne, et même pas besoin de les développer vous-mêmes!
L’essor de la plateforme juridique
Tout d’abord, c’est quoi, une plateforme web? Comme le définit le Legal Executive Institute, c’est un environnement en ligne qui permet à des personnes et des entreprises d’entrer en contact et d’interagir selon des règlements et des standards précis.
Prenez la iTunes d’Apple, par exemple, où les artistes et producteurs de musique et de films rendent leurs produits disponibles au public.
La plateforme rend donc les services et l’expérience de l’utilisateur standardisés, uniformes et sécuritaires, et c’est ce qui est maintenant disponible depuis peu pour les professionnels du droit au Québec.
Les toutes premières plateformes juridiques au monde avaient principalement pour but de faciliter la vie aux cabinets, aux prises avec des pirates intéressés à ce qui se trouve derrière leurs pare-feux : la propriété intellectuelle, par exemple.
L’installation de n’importe quel ''plugin'' (module d’extension) sur les logiciels du cabinet devenait alors un véritable casse-tête pour l’équipe des TI. Le ''plugin'' doit être compatible avec tout le système informatique (intranet, logiciels, Windows…), et en plus, cybersécuritaire! Une opération qui peut prendre des mois pour un seul ''plugin''...
C’est là où la plateforme entre en jeu : en déplaçant dans un seul endroit en ligne les opérations de service à la clientèle, et aussi d’archivage et de partage de documents d’un cabinet en toute sécurité. On y ajoute même des webinaires et des applis juridiques!
D’autres entreprises de legal tech sont allées encore plus loin en incluant leurs compétiteurs dans l’aventure. Les plateformes ouvertes sont même plus performantes et puissantes aujourd’hui que celles qui se ferment à toute concurence, et les cabinets y ont le choix de l’environnement informatique qu’ils préfèrent : Microsoft ou la G-Suite de Google, par exemple.
Dans ces plateformes juridiques vraiment ouvertes, les cabinets peuvent maintenant choisir les produits et services qui sont une valeur réellement ajoutée pour leur clientèle.
Comment ça fonctionne
Pour accéder à une plateforme, les usagers entrent leur identifiant : celui de Windows ou de Google, par exemple. Une fois l’identité de l’utilisateur confirmée, celui-ci entre sur une page créée sur mesure pour ses besoins professionnels, comme un avocat qui travaillerait présentement sur cinq dossiers de trois clients différents.
Toute l’information utile est présente sur cette page : le nombre d’heures facturées, les derniers développements chez les clients, les dernières entrées au rôle, et peut-être même un tableau de bord donnant un aperçu des dossiers en cours des autres avocats du cabinet.
L’avocat peut aussi y télécharger des applis approuvées par le cabinet pour l’aider à fouiller telle nouvelle découverte au dossier.
Des plateformes québécoises lancées pendant la pandémie sont même concentrées sur la visioconférence, telles que Visio-avocats.ca.
Le service par forfait
L’avantage de faire affaire avec une plateforme juridique ou d’en créer une pour son cabinet, c’est que l’accès aux services en est d’autant plus facilité pour la clientèle actuelle et éventuelle, et par le fait même, l’accès à la justice.
En effet, outre le bouche à oreille, c’est souvent par Internet que Monsieur et Madame tout le monde recherchent des conseils juridiques et une représentation par un avocat.
La plateforme en ligne peut offrir une simple prise de rendez-vous avec un calendrier interactif, mais plus encore : des coûts fixes et précis, qui sont rassurants pour les consommateurs. Le client sait exactement à quoi s’attendre.
Bien des plateformes en ligne fonctionnent maintenant par forfaits à prix fixes pour les mises en demeure, les petites créances, les négociations, les médiations et les journées en cour.
Chez Médiation à distance, lancée par Me Guillaume Grignon Lemieux, on facture 200 $ pour l’ouverture et l’étude du dossier, et ensuite 200 $ par séance de médiation. Ces frais sont habituellement séparés entre les parties.
Du côté de Justicity, une initiative de l’avocat Me Ivan Kasic, on fonctionne par forfait. Une demi-journée de médiation coûte 750 $, et une entière 1 200 $, avec possibilité de rajouter l’une ou l’autre si le conflit n’est pas réglé.
Le cabinet Dunton Rainville s’est quant à lui associé à la startup montréalaise Lex Start en 2018 pour offrir des services clé en main à prix fixes (et peu élevés) aux entrepreneurs du Québec.
« Avec mon confrère et associé Me John Robert Kelly, qui est aussi co-fondateur de Lex Start, nous nous sommes demandé comment on pouvait leur rendre des services, expliquait alors à Droit-inc Me Jean-Jacques Rainville, également président du Conseil de direction. Ce qu’ils proposent c’est du prêt-à-porter. Et de façon générale, les cabinet d’avocats, on aime le sur-mesure. »
Il y a ça de positif au Québec : les startups en tech, il n’en manque pas, alors une plateforme juridique sur mesure est toujours possible pour votre cabinet...
vincent ricouleau
il y a 4 ansBonjour, très intéressant ! Merci !