Le Code civil québécois a un héritier roumain
Didier Bert
2021-03-31 13:15:00
Me Vidrascu a lui-même participé à ces travaux, qui ont débuté à la fin des années 1990. La Roumanie sortait alors d’un demi-siècle de dictature.
C’est l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement démocratique qui a permis cette collaboration, raconte Me Vidrascu. Le président de la Roumanie, M.Constantinescu, un juriste francophone, et le ministre de la Justice, M.Stoica, lui aussi francophone, se sont montrés rapidement ouverts à une collaboration avec le Québec.
Un autre critère était essentiel aux yeux des dirigeants roumains: la capacité de faciliter la libéralisation de l’économie et son introduction dans les échanges commerciaux internationaux. « Le gouvernement voulait lancer les bases de l’économie de marché », mentionne Me Emil Vidrascu.
Or, le Québec présente à leurs yeux le double avantage de la francophonie et de la compatibilité avec la Common Law. « D’autres pays courtisaient la Roumanie pour contribuer à son code civil », rappelle Me Vidrascu.
La collaboration entre les juristes québécois et leurs homologues roumains s’est faite naturellement, observe l’avocat. « On partageait l’expérience québécoise sans vouloir influencer », dit-il, en soulignant la force de l’humilité et de la modestie des Québécois dans leur travail avec les Roumains. « Des qualités plutôt rares dans le domaine du droit », sourit-il.
De leur côté, les juristes roumains ont fait preuve d’une grande ouverture d’esprit, tout en restant ancrés dans leur propre tradition, salue Me Emil Vidrascu.