Congédiée du SPVM pour la « sécurité nationale »
Sonia Semere
2023-03-17 14:30:00
L'affaire a fait grand bruit dans la presse généraliste. Le Devoir a notamment mis en lumière « le combat difficile et sans réponses » de Miriam Ikhlef tandis que le chroniqueur Yves Boisvert de la Presse se demande comment une personne peut se défendre quand elle ne sait pas de quoi elle est accusée…
Tout commence en avril 2020. Celle qui est diplômée d’un baccalauréat en sécurité publique et en études policières de l’Université de Montréal est embauchée par le SPVM à titre de préposée aux communications d’urgence.
La jeune femme dépose ensuite sa candidature en janvier 2021 dans le cadre du Programme de policiers conventionnels. Ce programme vise à faciliter le recrutement de personnes d’origine autochtone ou issues de minorités visibles, au sein de la police.
Son avocate, Me Marzia Frascadore, explique que Miriam Ikhlef a passé toutes les étapes de recrutement sans problème… jusqu'au moment d’arriver à l’étape de l’accréditation sécuritaire « à son grand étonnement, on lui explique qu’elle ne peut pas être policière et elle est aussitôt congédiée ».
Et pourtant, la jeune femme avait vu son accréditation sécuritaire acceptée lorsqu’elle avait été embauchée à titre de préposée aux communications d’urgence.
Miriam Ikhlef, qui n’a aucun antécédent judiciaire, dépose alors un grief et se présente devant la Cour supérieure afin d’obtenir une réintégration à son poste au SPVM.
Une décision « nébuleuse » et « surréaliste »
Dans un jugement rendu le 29 décembre dernier, le juge Michel Pinsonnault qualifie les circonstances justifiant le renvoi par le SPVM comme étant « fort nébuleuses ».
Et pour cause, le tribunal reconnaît que « la demanderesse ignore toujours les raisons exactes ayant provoqué le retrait immédiat de son accréditation sécuritaire ».
Le SPVM est représenté, avec la Ville de Montréal, par Mes Julien Delisle, Marie Cossette et Megda Belkacemi du cabinet Norton Rose Fulbright.
Pour Miriam Ikhlef, le fait d’avoir été congédiée pour la « sécurité nationale », lui fait croire que c’est son lien familial avec Mourad Ikhlef qui est en cause.
En effet, la jeune femme est la nièce d’un immigrant algérien qui fut expulsé du Canada en 2002 pour des suspicions d’activités terroristes. Néanmoins, celle-ci assure n’avoir aucun contact avec son oncle.
Questionnée sur un probable lien entre le renvoi de la jeune femme et l’expulsion de son oncle du territoire canadien, Me Marzia Frascadore rétorque « qu’au Québec, on n’est pas coupable par association ».
Finalement, si le juge Michel Pinsonnault a exprimé sa sympathie à l’endroit de la demanderesse en raison « des circonstances pour le moins surréalistes » entourant la fin de son emploi au SPVM, celui-ci constate dans son jugement que les avocats des défendeurs ont raison sur un point: La Cour supérieure n’a pas compétence à traiter de ce dossier.
Le Syndicat des fonctionnaires municipaux de Montréal ayant déjà déposé en juillet 2021, au nom de Miriam Ikhlef, un grief visant à atteindre les mêmes objectifs que ceux inscrits dans cette poursuite, la jeune femme ne peut légalement saisir la Cour supérieure pour les mêmes motifs.
Miriam Ikhlef va donc devoir régler cette affaire devant un arbitrage géré par le syndicat, au mois d’octobre prochain.
Me Marzia Frascadore déplore, quant à elle, que les avocats du SPVM et de la ville de Montréal refusent catégoriquement de communiquer les motifs de son renvoi « Il y a une indifférence totale et c’est inacceptable ».
Contacté par Droit-inc, le SPVM s’est exprimé par le biais de l’une de ses avocates, Me Marie Cossette « En raison de la nature confidentielle des dossiers des employés et ex-employés, et par respect du processus judiciaire en cours, nous ne ferons aucun autre commentaire d’ici à ce que les instances appropriées se soient prononcées sur le fond du litige ».
Tan Seng
il y a un anIl faut prévenir que de guérir.
Réjean Rioux
il y a un anCe n'est pas parce que Yves Boisvert ou tout autre journaliste s'en offusque que le refus d'intégrer cette personne dans la police est injustifié.
Combien de fois a-t-on dit qu'on est plutôt crétin au Canada en matière de sécurité nationale, va-t-on devoir reculer chaque fois qu'une décision difficile est prise? J'ai bien peur que oui vu le cheminement juridique emprunté...
DSG
il y a un anThat seems like a good reason to me. Kudos to the SPVM for putting national security ahead of wokeness. Sure, there's no guilt by association in this country. But I doubt that the program was designed to facilitate jobs for people with such unfortunate ties. Call it tough luck. Life is like that sometimes.
Anonyme
il y a un anLe SPVM voulait peut-être éviter le genre de chose qui s'est produit à l'Agence du revenu du Canada il y a quelques années? (i.e. un "entrepreneur en céramique" gravitant autour d'Accurso, et qui a un cousin chef d'équipe à l'ARC...)
DSG
il y a un anWas the guy working at the CRA able to keep his job by insinuating that the system is racist?
Anonyme
il y a un anIl a perdu sa job, et le procès pour fraude qui le visait a avorté à cause des délais (Jordan...).
Une accusation directe de racisme systémique a effectivement été lancée, mais elle visait plutôt à faire dégeler un compte bancaire Suisse détenu par l'ex-fonctionnaire:
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Francesco Bruno et Adriano Furgiuele s’étaient aussi rendus à Berne pour plaider leur cause et convaincre les Suisses de dégeler leurs fonds.
Adriano Furgiuele affirmait qu’il avait été congédié injustement de son emploi à l’ARC. Il disait être victime de racisme.
« Je suis d’origine italienne et automatiquement j’ai été catalogué comme mafieux. De manière globale, il y a un problème latent de racisme au Québec »
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https://www.lapresse.ca/actualites/2022-01-16/le-proces-d-accurso-avorte-des-millions-disparus.php
DSG
il y a un anWow, I didn't see that coming. Yes, the problem is not their ties to unsavory people. We are just a racist society.