Les trois chevaux de bataille du bâtonnier

Pourtant majoritaires à la porte d’entrée de la carrière, les avocates sont toujours sous-représentées au sein de la confrérie des associés et autres dirigeants de cabinet. Il s’agit d’une tendance lourde que Me Louis Masson voudrait bien contribuer à renverser au cours du bâtonnat qu’il amorce.

Cet objectif est en fait un des trois chevaux de bataille que veut enfourcher Me Masson au cours de la prochaine année, a-t-il indiqué au cours d’un entretien avec Droit-inc à son bureau, mardi.

« Le combat d’hier n’est malheureusement pas terminé», a soumis le bâtonnier. Il y a encore des barrières et j’estime que ce sera mon rôle de continuer à porter le message et de travailler pour que nous adoptions des mesures favorisant l’accession des femmes aux postes d’associé.»

Selon une compilation « maison » réalisée par le Barreau à partir de données des cabinets, seulement 20 % des associés québécois sont des femmes. Et encore faut-il définir ce qui est considéré comme associé.

Ceci dit, le nouveau bâtonnier se félicite que le Conseil général du Barreau élu le weekend dernier au Congrès de Gatineau sera composé d’une majorité de femmes, une première dans l’histoire de l’organisme.

Un enlignement des planètes, lui a-t-on suggéré ? Pas très porté sur les formules aux allures Nouvel âge, Me Masson a tout de même acquiescé avec un sourire.

« En effet, c’est un heureux concours de circonstances », a-t-il indiqué.

Le bâtonnier compte également s’attaquer à la question des droits des plus démunis et veut absolument que les nouvelles technologies fassent partie du quotidien de la vie judiciaire.

« L’avocat de l’avenir doit adopter les nouvelles technologies. Pour être près de son client, il faut avoir le même langage et les mêmes méthodes de travail. »

Évidemment, il faudra que la magistrature y mette du sien pour mener ce virage à bien et Me Masson ne doute pas un instant qu’elle y collaborera avec enthousiasme.

« On peut attendre un immense projet de modernisation qui viendra dans deux, trois ou quatre ans, ou alors mettre en place dès maintenant une série de projets pilotes », soumet-il.

Me Masson opte clairement pour la deuxième option. Il parle, par exemple, de procès sans papier, de dépôt informatisé des procédures ou de la gestion informatisée de la preuve.

Au fait, lui a demandé Droit-inc, pourquoi avez-vous décidé de céder à l’appel des sirènes pour le poste de bâtonnier ?

« La profession m’a beaucoup donné, c’est l’occasion pour moi de la représenter. Ce sera un honneur », a répondu Me Masson.

« Il y a eu beaucoup de consultations, mon nom s’est mis à circuler, l’idée a fait son chemin », résume-t-il.

Le bâtonnier se dit convaincu qu’il arrive à la tête d’un Barreau doté d’une bonne santé financière et avec un capital humain et un membership de premier ordre.

« La profession est en évolution, elle est ouverte au changement et elle ne craint pas les nouveaux défis », soutient Me Masson

Au point où 30 % des personnes présentes à un atelier hors-série, lors du Congrès du weekend dernier, se sont dites en faveur de l’abolition du taux horaire, avance-t-il.

Dans un an, Me Masson espère qu’on dira de lui qu’il a été au cœur du réseau de confiance établi entre tous les partenaires de la justice, des juges, aux avocats en passant par le gouvernement et le public.

À suivre...


Crédit photos:Véronique Lewandowski