Décès d’un ancien président de la Bourse de Montréal
Didier Bert
2023-11-03 10:15:00
Au cours d’une riche carrière, l’avocat a été le président de la Commission des valeurs mobilières du Québec et le président de la Bourse de Montréal.
Robert Demers détenait un baccalauréat en droit civil de l’Université McGill, et un baccalauréat ès arts de l’Université de Paris. Dès ses études, il milite activement au sein du Parti libéral, comme président du club des étudiants libéraux de l’Université McGill.
Devenu avocat, Me Robert Demers pratique avec Me Bernard Tellier et Me Jacques Ducros. En 1962, il rejoint la Bourse de Montréal à titre de conseiller juridique.
Deux ans plus tard, Me Demers est nommé conseiller technique en financement au ministère de l’Éducation, œuvrant aux côtés de Paul Gérin-Lajoie, le ministre de l’Éducation.
Me Robert Demers retourne à la pratique en cabinet en 1966, au sein de Desjardins, Ducharme et Choquette. C’est à cette époque que l’avocat se spécialise dans la finance, pratiquant aussi dans le domaine du droit commercial et de l’assurance.
Sur le plan politique, Robert Demers devient conseiller de Robert Bourassa. Lors de la campagne électorale qui conduit celui-ci à devenir premier ministre du Québec en 1970, Robert Demers est l’agent officiel du Parti libéral du Québec.
Le 12 octobre 1970, le Premier ministre Robert Bourassa avait désigné l’avocat Robert Demers pour négocier la libération du diplomate britannique James Cross et du ministre Pierre Laporte, otages du Front de libération du Québec (FLQ).
C’est Me Robert Lemieux, avocat de plusieurs membres du FLQ, qui représentait l’organisation clandestine. Me Lemieux était alors détenu, accusé d’obstruction à la justice. Le lendemain de leur rencontre, Robert Lemieux est libéré pour pouvoir entamer les discussions, relate le site Histoires du monde. Mais les négociations patinent, et au bout de quelques jours, Robert Bourassa invoque la Loi sur les mesures de guerre. Le 17 octobre, le FLQ annonce la mort de Pierre Laporte.
En 1972, Robert Demers est nommé président de la Commission des valeurs mobilières du Québec (CVMQ), qui réglemente le commerce des valeurs mobilières. À ce poste, l’avocat oeuvre à limiter les conséquences de la banqueroute d’Investors Overseas Service (IOS) sur les investisseurs.
Quatre ans plus tard, Robert Demers est nommé président et gouverneur de la Bourse de Montréal, oeuvrant alors à la modernisation des politiques de cette institution.
En 1981, Me Demers quitte la Bourse de Montréal pour devenir président de la société d'analyse financière Maison Placements Canada, avant de rejoindre McNeil Mantha à titre de dirigeant de cette firme de courtage en valeurs mobilières.
L’avocat reste proche de la politique. Me Demers est le président de la commission des finances du Parti libéral quand Robert Bourassa retrouve le pouvoir en 1985.
En 1992, Robert Demers fonde sa propre firme de courtage en valeurs mobilières, Demers Conseil, dont il cède la direction à son fils, François Demers, six ans plus tard. La fusion avec Investpro conduit à la création de Fin-XO valeurs mobilières.
Robert Demers a siégé au conseil d’administration d’Hydro-Québec. Il a également été membre du conseil d’administration de la fondation de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), la Société du cinéma, le Théâtre du Nouveau Monde (TNM), et Le Pont entre les générations.
« J'ai eu le grand plaisir de connaître Robert alors que je travaillais chez McNeil Mantha, courtier en valeurs mobilières. Toujours de bonne humeur, souriant et le cœur sur la main. Un grand humaniste », salue Pierre Myrand, sur la page de l’avis de décès.
« Mon amitié avec Robert dure depuis 40 ans, il a été pour moi un conseiller et un guide de vie au besoin. Son bon jugement et son humanisme étaient reconnus et son amitié avec Monsieur Robert Bourassa a servi la société en certains moments difficiles. J’ai pour lui une reconnaissance et un amitié qui me rappelleront que de bons souvenirs », rend hommage Jean-Marc Bard.
Robert Demers laisse dans le deuil son fils François Demers.