Le ministre Oliver rencontre discrètement un associé de Davies
Agence Qmi
2012-11-23 08:30:00
C’est ce que plusieurs sources nous ont confirmé. La visite devrait s’effectuer aux bureaux de Davies Ward Phillips Vineberg après une allocution de M. Oliver devant les membres de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, une courte visite de 30 minutes.
Il s’agirait tout d’abord d’une visite de courtoisie. L’ex-premier ministre et le ministre vont notamment échanger sur leurs dossiers respectifs. Il sera question du contexte difficile des gaz de schiste au Québec alors que l’Étude environnementale stratégique (ÉES) évalue actuellement cette ressource.
Mais selon d’autres sources, M. Oliver va aussi aborder la délicate question du pipeline d’Enbridge. L’entreprise souhaite renverser le flux du pétrole afin d’acheminer les bitumineux de l’Ouest vers le Québec. Actuellement, les Québécois reçoivent leur pétrole de l’importation.
Le dossier demeure très controversé au Québec. La semaine dernière, le ministre de l’Environnement Daniel Breton s’est montré très réfractaire envers le projet affirmant que les Québécois « sont maîtres » chez eux. Après coup, il a affirmé qu’il y allait avoir des consultations sur le sujet.
Toutefois, c’est Ottawa qui aura le dernier mot dans ce dossier.
D’après nos sources, Ottawa aimerait donc parler du dossier à un interlocuteur québécois qui connaît bien les dossiers énergétiques reliés au pétrole ou au gaz, mais qui a encore beaucoup de relations au Québec.
Un dossier épineux
Ceci dit, amener le pétrole des sables bitumineux au Québec risque de devenir une question très épineuse lors des prochains mois. Les écologistes ont déjà fait savoir qu’ils se battraient contre ce projet.
« Écoutez, c’est pas compliqué, c’est la pire énergie qui existe, c’est la plus polluante, a affirmé André Bélisle, président de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA). C’est pourquoi le Canada ne respecte pas Kyoto. Donc on ne va pas participer à cela. »
Selon lui, il existe plusieurs risques à faire transiter la ressource des pipelines vieillissants vers le Québec. Enbridge a d’ailleurs déjà fait savoir son intention de rajeunir ses oléoducs dans les prochaines années.
De son côté, l’Alberta veut pouvoir sortir le pétrole des sables bitumineux du Canada. Les deux autres trajets (Keystone et Northern Gateway) sont en quelque sorte bloqués à l’heure actuelle. Le président Barack Obama a toutefois indiqué son intention d’analyser le dossier très bientôt.