Magnotta interviewé sur la prostitution en 2007

Agence Qmi
2013-04-03 16:02:00

L’affaire serait passée inaperçue si ce n’était de l’homme qui avait interviewé Magnotta. Après l’arrestation de ce dernier, Adam McLeod a averti les policiers de l’existence de cette entrevue.
Cela n’a pas pris de temps avant que la police n’effectue une perquisition. Mais les deux professeurs de l’Université d’Ottawa, Christine Bruckert et Colette Parent, ont saisi la justice pour empêcher la diffusion de ces notes. Selon elles, l’entrevue a été réalisée sous le sceau de la confidentialité.

Selon lui, il ne fait aucun doute que le contenu des deux heures d’entrevue avec Magnotta ne devrait pas être rendu public, car les professeurs avaient promis l’anonymat au sujet de l’étude sur la prostitution.
«C’était absolument nécessaire pour faire une recherche sur un groupe stigmatisé de la population», a ajouté Me Jacobsen.
Mercredi matin, il a présenté ses arguments à la juge de la Cour supérieure Sophie Bourque, au palais de justice de Montréal.
Pas d’entente dit la Couronne
Mais Me Alexandre Boucher de la Couronne n’est pas de cet avis. Car Magnotta n’a jamais signé lui-même d’entente de confidentialité.
«Il n’y a pas de preuve suffisante qu’aucune promesse n’a été faite», a-t-il annoncé.

Mais l’avocat des professeurs a justifié cette absence de signature. Il a expliqué que Mmes Bruckert et Parent ne voulaient même pas que l’écriture des sujets se retrouve sur quelconque document, pour être certaine de préserver leur anonymat.
Dans le cadre de cette recherche, les professeurs avaient interviewé 20 femmes et 20 hommes travaillant comme escorte, ainsi que 20 clients.
Pour le moment, les documents saisis par la police sont sous scellés, on ignore donc le contenu de ce qu’a dit Magnotta.
L’accusé de 30 ans attend la suite de son enquête préliminaire, qui reprend la semaine prochaine. Il est accusé entre autres du meurtre prémédité de Jun Lin, d’outrages à un cadavre et de production de matériel obscène.