Le junior, un atout de taille pour les cabinets
Jean-francois Parent
2017-01-12 14:30:00
En entrevue au magazine Lawyers Weekly, le plus jeune membre d’un trio d’avocats spécialisés dans le droit des affaires explique : « Comme junior, on s’attend à avoir une grande capacité d’adaptation. Il faut apprendre le style de celui qu’on seconde, comprendre ce qu’on attend de vous et de quelle façon on veut travailler avec vous. »
Ainsi, quand on a à se pencher sur un problème, il faut savoir si le senior veut que le junior pose toutes les questions tout le temps, ou qu’il trouve une solution de son côté ?
Le mentor de Me Berkovitz, Armand Conant, abonde dans le même sens. « Mais il faut également respecter le junior, qui peut contribuer grandement à un dossier en ayant un point de vue différent, ou proposer une façon de faire différente basée sur ce qu’il a vu ailleurs. » Ces échanges peuvent donc être profitables pour tout le monde, poursuit Me Conant.
Les avantages
Jill Pressers, de Pressers Barristers à Toronto, insiste : « Quand j’embauche un junior, il faut que les choses soient claires dès le début. » Sera-t-il question de faire de la recherche et de rédiger, ou faudra-t-il plaider aussi ?
Me Pressers détaille toutes les étapes pour lesquelles elle sollicite l’aide d’un junior, les échéanciers et les rémunérations. « Il faut gérer les attentes des deux parties », ce qui évite les mauvaises surprises, dit-elle. Elle ajoute qu’il faut tenir compte de la personnalité de ceux qu’on s’adjoint : les timides sont délégués à la recherche, par exemple.
Tyler Smith, de Hicks Adams, insiste pour confier les interrogatoires de certains témoins aux jeunes avocats pour qu’ils se fassent les dents. Sur les témoins moins essentiels au dossier, par exemple. « En sortant de l’école, on n’a pas encore trouvé son style, son approche. Être un avocat junior sur un gros dossier peut être particulièrement bénéfique », dit Me Smith.
Enfin, dépêcher un junior pour négocier avec l’autre partie comporte des avantages. Avec la couronne par exemple, il peut faire le pont entre la poursuite et la défense. Me Smith se rappelle de situations où l’attitude d’un junior, moins menaçante pour la couronne, a fait débloquer des dossiers.
« On fait alors avancer les choses sans choquer personne », conclut-il.