Bellemare veut contre interroger les prochains témoins
La Presse Canadienne
2010-09-01 12:20:00
En avant-midi, Marc Bellemare a dû admettre qu'il n'avait pas complètement rompu les ponts avec les collecteurs de fonds Franco Fava et Charles Rondeau après sa démission comme ministre de la Justice le 27 avril 2004.
Contre-interrogé par l'avocat du Parti libéral du Québec (PLQ) Me André Dugas, le témoin-vedette de la commission Bastarache sur la nomination des juges s'est souvenu avoir "peut-être" partagé un repas avec M. Fava et M. Rondeau à l'été 2004, près de deux mois après avoir quitté la politique.
"Probablement que j'ai eu à prendre un repas avec un ou l'autre ou les deux en même temps après mon départ", a laissé tomber M. Bellemare.
Il a aussi reconnu avoir joué une ronde de golf en compagnie de M. Rondeau dans le cadre d'une activité bénéfice à l'île d'Orléans en juillet 2004.
L'avocat Dugas a demandé à M. Bellemare d'expliquer pourquoi il avait conservé des liens avec les deux individus qu'il accuse de s'être ingérés dans le processus de nomination des juges en exerçant des pressions inacceptables.
"Si ces gens-là vous forcent, d'une certaine façon vous tordent le bras, vous imposent des nominations que vous ne voulez pas faire, comment se fait-il que vous êtes amis avec eux après votre démission?, a demandé Me Dugas.
M. Bellemare a répondu qu'en dépit des événements, il n'entretenait pas de rancune à l'égard de MM. Rondeau et Fava.
L'ancien ministre de la Justice allègue que le premier ministre Charest lui a ordonné, en 2003 et 2004, de nommer deux juges et confirmer la promotion d'une troisième, sous l'influence de Mm. Fava et Rondeau.