Campagne #OneDayofPay, vous embarquez ?

Céline Gobert
2015-03-05 14:45:00

Selon les étudiants en droit, représentés par Natalie Lum-Tai, il est injuste de leur demander d'assumer encore plus de responsabilités financières, sans aucun bénéfice. « De nombreux étudiants n'aiment pas l'idée de se voir demander cet argent, parce que la plupart d'entre eux sont déjà aux prises avec leurs propres dettes », explique la porte-parole.
Une mauvaise cible
"#OneDayofPay" se trompe de cible, selon Elle Hendry, une étudiante en droit de troisième année à l'Université de Toronto. Selon elle, les étudiants devraient cibler l'augmentation des frais de scolarité très élevés, et veiller à une application des normes d'emplois qui empêcheraient les employeurs de ne pas payer les étudiants-stagiaires en été.
« C'est l'aide juridique que nous devrions financer ! », dit-elle, notant que les étudiants en droit paient déjà environ 30 000 dollars par an pour un programme de trois ans ainsi que les frais du programme LPP (Law Practice Program).
Outre les frais de scolarité, les étudiants doivent également tenir compte des frais pour se loger et se nourrir. Elle Hendry affirme qu'elle a la chance de recevoir l'aide de ses parents mais qu'elle va devoir encore payer 70 000 dollars de dette à la fin de ses études. Ces chiffres, ainsi que les 30 710 dollars annuels pour leur cursus, ont été confirmés dans un rapport publié par la Société des étudiants en droit de l'Ontario l'an passé, rapporte The Star.
Dans ces conditions, financer de l'une de ses journées de salaire, un autre étudiant, est absolument indécent. « La seule chose qu'ait faite l'université cette année a été de renégocier notre limite de crédit avec la Banque Scotia ! », lance-t-elle, amère. Une limite qui atteint désormais le chiffre élevé de 150 000 dollars.
Bay street, la seule option ?
Il y a eu un malentendu sur les intentions de la campagne, selon un autre étudiant, Ashvin Singh qui rappelle qu'elle s'adresse surtout aux programmes d'intérêt public qui fournissent des services juridiques aux Ontariens à faible revenu et qui n'ont pas les fonds ou les ressources pour payer les étudiants.
En aucun cas, le but est d'encourager ou de favoriser les stages non rémunérés au sein de cabinets. « Personne ne peut changer la profession au complet, mais je pense que nous devrions avancer étape par étape afin de s'assurer que Bay Street ne soit pas notre unique option ».
Toutefois, selon un étudiant en droit de première année, Riaz Sayani-Mulji, il aurait été beaucoup plus amusant de voir si l'université, avec l'un des plus grands revenus de la province, aurait accepté de verser une journée de salaire, voire une demi journée..., pour financer ces mêmes étudiants…
Étudiants québecois, qu'en pensez-vous ? Accepteriez-vous d'offrir une journée de salaire ?
DSG
il y a 10 ansWe wouldn’t have this problem if kids would refuse to accept non-paying jobs. Ok, I understand that some kids from out of town are desperate to finish their stage because they don’t want to return to the farm without a title. But have some self respect. Even garbage pickers get paid for their work. And if any lawyer tells you that they can’t afford to pay you trust me when I say, they are lying to you.
Anonyme
il y a 10 ansI totally agree with you (it doesn't happen often ;-) ) . I also think that le Barreau should make an effort to help law students and interns by applying a mandatory pay scale to those who hire them (instead of using our money to renovate their fancy offices or to prepare cocktails). It's ridiculous to get paid 200 or 300 bucks a week, when you work even harder than the lawyers that hire you to do their dirty work... Take a look at the bar school website's offers, some rates are ridiculous and a lot of interns feel obliged to apply for those offers and work for peanuts.
Bob Saget
il y a 10 ansUn enseignant de l'École du Barreau nous avait mentionné que la disposition permettant de payer un salaire moindre que le salaire minimum (ou même, ne pas payer du tout) à un stagiaire s'expliquait notamment par le fait que plusieurs ONG n'avaient pas de budget pour payer les stagiaires, ce qui empêcherait certains d'aller faire leur stage dans des milieux forts intéressants. L'explication peut sembler valable pour certaines organisations, mais pas pour toutes et encore moins pour les cabinets privés. Il y a de quoi se fâcher quand même.
J'ajouterai par un commentaire personnel qu'avait fait un second enseignant, en parlant du même contexte: «Vous avez amplement le droit de remettre en doute l'intégrité morale de quelqu'un qui vous offre un salaire moindre que le salaire minimum.
Me(e)
il y a 10 ansOffrir une journée de salaire à ceux qui ne gagnent rien démontre deux choses: 1) la solidarité inconditionnelle entre étudiants et 2) la résilience. Je mise surtout sur la résilience. Au lieu d'aller à la source du problème, de trouver le syndrome, on met un plaster sur le symptôme afin de l'atténuer. On demande aux plus fortunés du groupe vulnérable de venir au secours des moins fortunés. L'Entraide vient exclusivement du groupe vulnérable, plutôt que de venir des employeurs, des universités et du milieu juridique. Voilà le problème. Dans un cas comme dans l'autre, je refuserais de donner ou de recevoir, puisque ce système, aussi bien intentionné qu'il soit, a pour effet de décharger les vrais acteurs de leurs responsabilités.
p.s. je le dis et le redis, le code anti-robot est une nuisance!