La pornstar de la fac de droit

Certains étudiants sont livreur de pizzas, serveur dans les bars ou vendeur. D’autres, plus rares, deviennent acteur de film porno. C’est le cas de Miriam Weeks, jeune femme de 18 ans originaire de Spokane, dans l’état de Washington, et plus connue sous le nom de «Belle Knox» dans le milieu du X.

À la célèbre Duke University de Caroline du Nord, où elle voulait étudier le droit, les frais sont de 47 000 dollars annuels; impossible pour sa famille d’assumer. Miriam refuse de faire un prêt bancaire et de contracter des dettes, elle n’est pas éligible pour les aides gouvernementales, et un job d’étudiant classique ne sera pas suffisant.

«J’apprécie vraiment le sexe, et j’ai toujours aimé regarder des pornos, donc ça m’a paru un choix naturel de payer mes études en faisant quelque chose que j’adore», confie-t-elle au NYDailyNews.

Tout simplement, elle tape «comment devenir une pornstar» dans Google, et tombe sur des agences de mannequins. Elle envoie ses photos et mensurations, et reçoit les premiers appels au bout de quelques jours.

En l’espace d’un mois elle se retrouve sur son premier film: «Le premier porno que j’ai fait était vraiment angoissant, c’était très étrange d’avoir un photographe en train de me regarder coucher avec un homme. J’étais très gênée, puis je m’y suis fait».

«On entend toujours que la pornographie c’est mal, que les femmes y sont mal traitées ; je m’attendais presque à ce qu’on abuse de moi... Mais non, tous les gens que je rencontre sont gentils et professionnels», raconte l’étudiante.

Revendications pour les travailleurs du sexe

«Lick My Lips», «How Do You Like It?»… Elle a aujourd’hui une douzaine de films à son actif, qui lui ont permis de payer son année d’études et de vivre plutôt confortablement. Miriam veut devenir avocate en droits des femmes ou droits civils, et ouvrir une fondation pour les travailleurs du sexe.

L’étudiante veut faire en sorte qu’elle et les autres employés du porno soient traités avec respect et dignité, soient représentés de façon équitable devant la loi et dans les institutions de la société; enfin, elle veut qu’on leur reconnaisse leur humanité.

Depuis que son identité a été dévoilé, «Belle Knox» est devenue la star du campus de la Duke University. Et la célébrité n’est pas toujours facile à vivre: «Les gens ont souvent du mal à comprendre les acteurs pornos. Nous ne sommes pas tous des despérés ou des drogués ; certains d’entre nous aiment vraiment leur job.»

Pour répondre aux étudiants, elle a signé un manifeste sur XO-Jane. «À la question “Mais quand tu seras diplômée, comment feras-tu pour trouver un travail avec ton passé ?”, je réponds que de toute façon je n’aurais pas envie de travailler pour quelqu’un qui discrimine les travailleurs du sexe.»

Depuis la révélation de son identité, les articles se succèdent - de même que les critiques et les attaques. Contactée par Droit-inc, Belle Knox a accepté une entrevue, mais n’a finalement jamais donné suite.