Les propos d’un prof de droit sur le racisme des francophones font réagir

Radio -Canada
2020-06-09 10:15:00

« Selon mon expérience d’homme “brun” dans une université bilingue sur la frontière du Québec et de l’Ontario, il y a beaucoup de racisme et, la plupart du temps, quand ils me parlent, leur premier mot est “bonjour” », mentionne le gazouillis.
Cette affirmation a suscité énormément de réactions sur le réseau social, dont celle du ministre de la Famille du Québec, Mathieu Lacombe, un ancien étudiant de l'Université d'Ottawa.
« Les gens de l’Outaouais qui y étudient, comme la majorité des Québécois, sont accueillants. Ça me désole de voir ce professeur traiter les Québécois de racistes. »
« Il s’agit, bien entendu, de racisme linguistique , dit Jean-Paul Perreault, président du mouvement Impératif français.
« Il fait un commentaire inacceptable. D’ailleurs, il ne connaît pas l’histoire du Canada. Il constaterait que les francophones, partout au Canada, subissent de la discrimination », a jugé M. Perreault.
Par courriel, l'Université d'Ottawa indique que les propos de M. Attaran ne reflètent pas les valeurs de respect, d'inclusion et de diversité de l'Université.
« L’Université a réaffirmé plus tôt cette semaine son engagement de continuer à combattre le racisme sur notre campus et au sein de notre communauté », a communiqué par écrit la responsable des relations avec les médias, Isabelle Mailloux.
« Nous dénonçons ainsi les propos racistes et haineux y compris ceux qui seraient attribués à certains de nos étudiants ou membres de notre corps professoral. »
Joint par Radio-Canada, M. Attaran a précisé que ses propos étaient basés sur son expérience personnelle.
« Je ne peux pas dire que les francophones sont tous racistes. C’est ridicule, ça. Mais on peut dire qu’il n’y a pas la même sensibilisation », a-t-il dit.
Il constate par ailleurs que les institutions francophones de l'Université ne prennent pas assez au sérieux leurs obligations en matière de diversité.
Le professeur Boulou Ebanda De B'Beri, qui enseigne les communications à l’Université d’Ottawa, croit aussi que les institutions francophones ont du retard sur les anglophones au chapitre de l'inclusion et de la diversité. Il constate que le racisme francophone est « différent » du racisme anglophone.
« Même si je ne partage pas à 100 % les propos d'Amir, je comprends effectivement qu'un anglophone — un anglophone racisé en plus — peut se sentir mal à l'aise. Même à l'Université d'Ottawa », a déclaré M. Ebanda De B’Beri.
Selon lui, l'avenir du français à l'Université d'Ottawa repose sur une plus grande présence de personnes issues de la diversité, notamment parmi les professeurs.
Colbert
il y a 4 ans"Selon mon expérience d’homme “brun” dans une université bilingue sur la frontière du Québec et de l’Ontario, il y a beaucoup de racisme et, la plupart du temps, quand ils me parlent, leur premier mot est “bonjour” », mentionne le gazouillis."
Ben alors. Moi aussi je dis "bonjour" quand je rencontre des gens. S'ils me répondent en anglais, je les accommode et m'adresse à eux dans leur langue. Mais de dire que les Francos sont racistes parce qu'ils lui disent "bonjour", c'est carrément bizarre.
Anonyme
il y a 4 ansAmir Attaran parle français, il enseigne dans une faculté dispensant un cursus national bilingue, dans une université billingue située dans la capitale censément bilingue d'un pays dont la constitution enchasse la doctrine multiculturaliste. Ainsi, à moins qu'il ne s'affiche constament avec une pancarte dans le front demandant qu'on s'adresse à lui en anglais, tout invite le quidam fréquentant l'université d'Ottawa, et qui ne le connait pas, à s'adresser à lui en français ou en anglais. Par contre, ce quidam qui a le malheur de s'adresser à lui en français doit selon lui être catalogué parmi les raciste.
Ceux qui se demandent à quoi conduit le multiculturalisme à la sauce Trudeau en ont ici une illustration magistrale.
Multipliez ce genre d'individu dans les comités consultatifs, les organes décisionnels, chez les fonctionnaires, et parmis les juges, et ce pays deviendra exactement comme celui qu'Amir Attaran (ou ses parents) a laissé derrière lui pour s'établir ici: un pays où l'ethnie la plus nombreuse monopolise le pouvoir politique, et ne gouverne que pour le bénéfice de sa propre ethnie (qui souvent ne va pas plus loin que le gens issus du même village que celui dont est originaire le chef de l'état).
Anonyme
il y a 4 ans"quand ils me parlent, leur premier mot est “bonjour”"
Dans ce monde à l'envers, quel premier mot faudrait-il employer pour s'adresser respectueusement à un homme "brun" ?
Anonyme
il y a 4 ans"Selon lui, l'avenir du français à l'Université d'Ottawa repose sur une plus grande présence de personnes issues de la diversité, notamment parmi les professeurs."
La diversité qui voit du racisme chez ceux qui s'adressent à elle en employant le mot "bonjour" n'a pas sa place dans un corps professoral (universitaire ou de niveau pré-maternelle). Sa place est plutôt parmi les cols-bleus, et il est à espérer que le système d'éducation public soit en mesure de contrebalancer chez leurs enfants les imbébilités qu'ils entendent à la maison.
Marc Trépanier
il y a 4 ansQue me dites-vous là ?!? Des gens osent s'adresser à un "homme brun" en s'adressant à lui par le vocable "bonjour" ?!? Ces gens ne sont pas seulement des racistes mais des linguos-terroristes !!!
Blague à part, j'ai passé 4 années dans la faculté de droit civil de l'université d'Ottawa, des années merveilleuses et enrichissantes. Bien que la faculté de Common Law soit située dans le même bâtiment, il existe un mur invisible, quasi infranchissable entre les deux solitudes. Deux lignes parallèles qui ne se touchent ni ne se croisent.
Anonyme
il y a 4 ansAdmettons que le professeur ait été victime de racisme. Admettons aussi pour les fins de la discussion que les personnes en question se soient exprimées en français. Il a le droit d'en témoigner. Ce qui est inadmissible et surtout indigne d'un membre du Barreau, au surplus professeur de droit, est que celui-ci parte de son expérience pour faire des généralisations qui répandent des préjugés fallacieux et susceptibles de déshonorer un groupe - ce qui correspond à la définition même du racisme. Le distingué professeur calomnie et répand la haine à propos d'une minorité, ce qui encore une fois est tout à fait raciste.
Je comprends la dénonciation du racisme, mais la stigmatisation d'un groupe me semble incompatible avec son rôle de professeur appelé à former les futurs juristes.