«Question de genre» à Laval

Marie Pâris
2016-02-16 14:30:00

« Les autres étudiants ne voyaient pas le problème, et ça a créé un malaise. Cette fille s’est retrouvée un peu seule, et il n’y avait pas de groupe qui adressait les questions de genre », se souvient Marion Racine, aujourd’hui étudiante en 3e année de droit. C’est cet événement qui l’a poussée à fonder le comité Question de genre en janvier 2015, avec trois autres étudiantes, Valérie Bergeron-Boutin, Catherine Gauthier et Charlotte Reid.
Cette année, les coprésidentes du comité sont Stéphanie Béland, Charlotte Reid, Émilie Lacasse, Anna Grisé et Marion Racine - « Question de genre » tient à avoir chaque fois une étudiante de 1e année coprésidente.
Ce comité, relié à l’association des étudiants en droit de l’Université Laval, propose diverses activités liées au droit. Les cofondatrices publient régulièrement des articles dans le journal des étudiants en droit et dans celui du campus, font des posts quotidiens sur la page Facebook du comité pour parler de l’actualité ou organisent des tables rondes sur des thématiques liées à la question du genre - une table ronde sur l’affaire Ghomeshi est d’ailleurs en projet.
Un manque de modèles d’avancement féminin
Elles ont également lancé une rubrique copiée sur le modèle de Humans of New York, intitulée Genres d’ULaval, dans laquelle elles publient des photos d’étudiants rencontrés sur le campus accompagnées de leurs réflexions sur le genre. « La page est très populaire ! », se ravie Marion. Les enjeux abordés sont reliés aux femmes, mais aussi aux transexuels, bisexuels, etc. « On veut montrer une diversité de genres, et prouver que la différence est une richesse », ajoute la jeune femme de 24 ans.
L’objectif du comité n’est pas seulement de diffuser de l’information mais aussi de provoquer des discussions, de sensibiliser les étudiants et de leur donner des outils pour se défendre face aux préjugés de genre. Marion évoque également la persistance des stéréotypes sexuels et des préjugés sur les transexuels, et la méconnaissance générale des gens sur les genres. « On veut sortir un peu de la posture traditionnelle et ouvrir d’autres perspectives », explique l’étudiante.
Et il s’agit aussi pour les étudiantes d’aborder la place de la femme dans le milieu juridique et le manque de modèles d’avancement féminin : « Ça avance, mais il y a encore beaucoup de défis, souligne Marion, notamment quant à la représentation des femmes aux postes de haut niveau. Il y encore trop peu de femmes associées dans les cabinets ou des postes-clés dans les gouvernements... »